Surveillance sanitaire en région Bourgogne et Franche-Comté. Point au 31 juillet 2014.

Publié le 6 août 2014
Mis à jour le 6 août 2014

A la Une - Les épidémies liées aux eaux de loisirs aux USA, 2009-2010

Le Center for Disease Control (CDC) a fait un point sur les épidémies liées aux eaux de loisirs aux USA pendant les années 2009-2010. Ces épidémies sont définies par deux personnes ou plus présentant la même maladie, liées dans l'espace et le temps à l'exposition à une eau de loisirs ou aux produits chimiques liés à l'eau, volatilisés dans l'air autour de cette eau. Il y a eu 81 épidémies signalées dans 28 états et Puerto Rico : 24 en eau non traitée (lacs et océans) et 57 (70 %) en eau traitée (piscines ou spas). Ces 81 épidémies ont été à l'origine d'au moins 1 326 malades dont 62 hospitalisations (5 %), sans décès. L'étiologie a été confirmée pour 49 épidémies (60 %), dont 27 (55 %) par Cryptosporidium. Depuis sa description initiale en 1988, le nombre d'épidémies dues à cet agent a crû de 0 à 40 par an (p< 0,001). L'agent causal varie avec le type d'eau : en eau traitée, 24 des 57 épidémies (42 %) étaient dues à Cryptosporidium, alors qu'en eau non traitée, 11 des 24 épidémies (46 %) provenaient de cyanotoxines (suspectées ou confirmées). En eau traitée, la distribution temporelle était bi-modale avec 25 (44 %) épidémies survenues en juillet-août, caractérisées par 23 épidémies de gastro-entérites aiguës dues pour 84 % à Cryptosporidium ; et 10 épidémies en mars dont 5 suspectées d'être liées aux sous-produits de désinfection. Les épidémies liées aux piscines d'hôtel ont plutôt lieu de février à avril, avec des problèmes dermatologiques causés par Pseudomonas aeruginosa dans les spas. En eau non traitée, 20 des 24 épidémies ont eu lieu en période estivale (juin-juillet-août). Le CDC conclut d'une part à l'intérêt des ultra-violets ou de l'ozone comme traitement additionnel pour inactiver le Cryptosporidium qui est résistant au chlore et, d'autre part, à l'importance des cyanotoxines sans doute sous-estimée en eau baignade. Il souligne également que les épidémies en eau de loisirs sont sans doute sous-estimées.Ces résultats incitent à s'intéresser aussi en France au Cryptosporidium en cas d'épidémie dans une piscine et mettent en évidence que l'eutrophisation d'un plan d'eau avec prolifération de cyanobactéries occasionne des risques sanitaires autres que de sécurité (eau trouble).