Surveillance sanitaire en région Bourgogne et Franche-Comté. Point au 17 juillet 2014.

Publié le 18 juillet 2014
Mis à jour le 18 juillet 2014

A la Une - Détermination de nouveaux objectifs de gestion des expositions au plomb

Le plomb fait l'objet d'une approche scientifique particulière, d'une part en considérant que sa toxicité est sans seuil (toute dose a un effet sur la santé) réservé en général aux effets cancérogènes mutagènes, d'autre part en définissant une valeur toxicologique de référence (VTR) interne (taux de plomb dans le sang ou plombémie) et non par une dose externe assimilée par l'organisme.Cette approche conduit à une politique de réduction des expositions au plomb au plus bas niveau possible au moment considéré. Ainsi le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) a fixé deux objectifs pour 2017 :

  • une plombémie moyenne (géométrique) pour la population française abaissée à 12 μg/L
  • 98 % des plombémies inférieures à 40 μg/L (au lieu de 50 μg/L observées en 2008-2009).

Il propose que les actions de dépistage soient préférentiellement orientées vers deux populations : les enfants et les femmes enceintes ou envisageant une grossesse dans les 6 mois. Il indique deux niveaux de plombémie, qui seront actualisés tous les 10 ans, pour déterminer la prise en charge :

  • un niveau d'intervention rapide de 50 μg/L remplaçant le seuil de 100 μg/L en vigueur jusqu'à présent
  • un niveau de vigilance de 25 μg/L.

Il propose des valeurs de contamination des milieux d'exposition devant conduire à un dépistage du saturnisme infantile de 300 mg(Pb)/kg(Sol) dans les sols, 70 μg/m2 dans les poussières déposées dans les logements et 20 μg/L dans l'eau. Ces valeurs correspondent à une plombémie attendue supérieure ou égale à 50 μg/L chez environ 5 % des enfants. Lorsque la plombémie attendue dépasse la valeur de vigilance de 25 μg/L chez au moins 5 % des enfants fréquentant des espaces collectifs (correspondant à 100 ppm dans le sol), il propose de réaliser une évaluation des risques fondée sur la VTR interne de 12 μg/L de l'European food safety authority (plombémie correspondant à une baisse d'un point de quotient intellectuel chez le jeune enfant) pour déterminer les mesures de gestion. Des concentrations dans les poussières des logements entre 25 μg/m2 et 70 μg/m2 doivent conduire à des conseils hygiéno-diététiques.Cet avis qui était attendu depuis le rapport de l'Anses sur la toxicité du plomb (2) va changer la politique en matière de lutte contre le saturnisme.