Impact sanitaire de la pollution atmosphérique sur l'agglomération de Clermont-Ferrand

Publié le 1 mars 2005
Mis à jour le 6 septembre 2019

L'évaluation de l'impact sanitaire (EIS) de la pollution atmosphérique sur l'agglomération de Clermont-Ferrand s'inscrit dans le cadre du Plan régional pour la qualité de l'air (PRQA) de la région Auvergne, qui fixe les orientations visant à prévenir, réduire ou atténuer les effets de la pollution atmosphérique. Dans cette étude, l'impact sanitaire à court terme de la pollution atmosphérique est calculé en termes de mortalité anticipée et de morbidité (admissions hospitalières). L'impact sanitaire à long terme est estimé par le nombre de décès attribuables à la pollution atmosphérique. La zone d'étude retenue correspond à une zone urbaine où l'exposition de la population à la pollution atmosphérique peut être considérée comme homogène. Elle est composée de quatre communes : Clermont-Ferrand, Chamalières, Beaumont et Aubière, représentant une population totale de 175 938 habitants. La période d'étude s'étend sur deux saisons tropiques, du 1er octobre 1999 au 30 septembre 2000. Cette étude repose sur la méthodologie de l'EIS de la pollution atmosphérique urbaine proposée par l'Institut de veille sanitaire (InVS), qui se déroule en quatre étapes : identification des dangers, choix des relations exposition-risque, estimation de l'exposition et caractérisation du risque. Les indicateurs de pollution retenus sont construits à partir des cinq polluants mesurés en routine sur la zone : SO2, NO2, O3, FN et PM10. Les relations exposition-risque utilisées sont issues d'études épidémiologiques réalisées en population générale, en privilégiant les études multicentriques et européennes. L'impact sanitaire à court terme de la pollution atmosphérique sur l'année tropique 1999- 2000 s'élève à 28 décès anticipés, 8 admissions hospitalières pour motif respiratoire, 50 admissions hospitalières pour motif cardio-vasculaire en hiver et 24 en été. Les différents scénarios de réduction de la pollution atmosphérique montrent que les gains sanitaires les plus importants sont obtenus avec une diminution de 25 % des niveaux moyens annuels de pollution. L'impact sanitaire à long terme de la pollution atmosphérique s'élève à 69 décès annuels. Les différents scénarios de diminution de la pollution atmosphérique montrent que la norme européenne applicable en 2005 est d'ores et déjà respectée. Le respect de la norme européenne prévue en 2010 devrait cependant entraîner un gain sanitaire de 26 % ; quant à une diminution de 25 % des niveaux de pollution, elle entraînerait un gain sanitaire de 42 %. Compte tenu des incertitudes et des limites de la méthodologie utilisée, les résultats doivent être interprétés comme des ordres de grandeur de l'impact de la pollution atmosphérique sur la santé de la population de la zone étudiée. Cependant, cette étude montre que même si les risques relatifs associés à la pollution atmosphérique sont faibles, la proportion importante de personnes exposées aboutit à un impact collectif non négligeable. Elle montre également que les effets sanitaires apparaissent déjà à des niveaux de pollution bien inférieurs à ceux pour lesquels des mesures de gestion sont prises actuellement et que les actions les plus efficaces seraient donc celles qui associeraient une réduction des émissions à la source de façon quotidienne à une diminution importante du nombre de pics annuels de pollution.

Auteur : Thabuis A, Blineau A, Perrier H, Pellier S, Le Nir G
Année de publication : 2005
Pages : 44 p.