Impact sanitaire de la pollution atmosphérique dans les vallées alpines. Propositions pour une étude de séries temporelles

Publié le 1 septembre 2003
Mis à jour le 6 septembre 2019

La catastrophe du tunnel du Mont-Blanc en mars 1999 a accéléré le dabat sur le transport intenantional des marchandises par voie routière dans les vallées alpines. La pollution de l'air engendrée par le trafic routier fait partie des nuisances évoquées et les populations s'interrogent légitimement sur leurs conséquences sanitaires. L'InVS a demandé à la Cire Rhône-Alpes-Auvergne d'étudier la pertinence et la faisabilité de travaux visant à évaluer ces conséquences. La fermeture du tunnel du Mont-Blanc, l'arrêt du trafic transfrontalier dans la vallée de Chamonix (vallée de l'Arve) et son report sur le tunnel du Fréjus au bout de la vallée de la Maurienne, se résument, en matière de pollution atmosphérique, par cette double question : des modifications des émmissions se sont-elles produites, et ceci a-t-il eu des conséquences sur la santé des populations ? Cette question a été examinée selon deux angles : i) celui de la pertinence de la réalisation de travaux de nature épidémiologique pour une aide à la décision dans le contexte de transport routier transalpin ; ii) celui de la faisabilité de tels travaux. Un contexte technique favorable au choix d'un protocole d'étude écologique de séries temporelles, ainsi qu'à la construction d'indicateurs sanitaires sensibles à partir des données de consommation médicamenteuses recueillies par l'Assurance Maladie (CNAMTS), a permis d'orienter la réflexion pour uen étude épidémiologique. La réalisation d'une évaluation d'impact sanitaire a également été envisagée. Une revue de la littérature scientifique sur les études menées pour évaluer l'impact spécifique des émissions atmosphériques du trafic routier, et une description des indicateurs disponibles dans la vallée de l'Arve et de la Maurienne en matière d'exposition, de consommation médicamenteuse et de certains co-facteurs, semblent permettre d'envisager la réalisation d'une étude de séries temporelles. La réalisation d'une évaluation d'impact sanitaire n'est pas envisageable si l'on veut travailler sur un indicateur dont la sensibilité permettrait de conférer aux résultats une force démonstrative, dans des zones où la population est peu nombreuse : il n'existe pas en effet de relation exposition-risque liant l'intensité du trafic à la densité d'incidence de prescriptions médicales. La réalisation d'une étude épidémiologique trouve sa pertinence essentiellement à un niveau scientifique, dans la recherche d'une construction de relations exposition-risque entre des indicateurs de trafic routier considérés comme représentatis de l'exposition spécifique à cette source de pollution atmosphérique et des indicateurs de consommation médicamenteuse.

Auteur : Fabres B
Année de publication : 2003
Pages : 82 p.