Brucellose

La brucellose est due aux bactéries du genre Brucella. Elle se transmet à l’Homme par contact direct avec des animaux infectés ou ingestion d’aliments contaminés ou inhalation d’aérosols bactériens.

Publié le 25 novembre 2021

La brucellose : la maladie

Une zoonose bactérienne

La brucellose (parfois également appelée fièvre de malte) est une zoonose bactérienne due à des bactéries du genre Brucella. Trois espèces prédominent :

  • Brucella melitensis, espèce la plus pathogène, la plus invasive et la plus répandue dans le monde,
  • Brucella abortus,
  • Brucella suis.

D’autres espèces moins fréquentes existent, avec une pathogénicité variable pour l’Homme (B. canis, B. ovis, B. marimum, B. inopinata, etc.)

En forte diminution en France depuis les années 1960, environ 80% des infections diagnostiquées aujourd’hui dans notre pays surviennent chez des personnes contaminées lors d’un voyage dans un pays enzootique par la consommation de produits laitiers infectés ou par un contact direct avec un animal infecté.

Si les formes graves (abcès cérébral, endocardite) sont rares, la brucellose peut évoluer chez l’être humain vers une forme chronique avec complications, en particulier en cas d’infection d’une articulation (arthrite). 

Les chiffres-clés de la brucellose
Infographie concernant la brucellose

Une maladie animale transmissible à l’Homme

La brucellose est présente dans de nombreux pays et affecte la plupart des espèces de mammifères, notamment les ruminants, domestiques et sauvages, ainsi que les suidés (porcs et sangliers) et les lagomorphes (lièvres).

En France, la maladie animale est quasiment éradiquée chez les ruminants. La France est officiellement indemne de brucellose bovine depuis 2005 et n’a pas connu de foyers de brucellose des petits ruminants depuis 2003.Néanmoins, la maladie est présente chez les sangliers et les lièvres avec des souches bactériennes très rarement pathogènes pour l’homme (B. suis biovar 2).

La brucellose humaine est endémique et enzootique dans le Bassin méditerranéen, le Moyen Orient, en Asie, en Afrique et en Amérique latine.

L’Homme peut être contaminé de plusieurs manières :

  • par contact direct (pénétration du germe par voie cutanée ou muqueuse favorisée par des blessures ou des excoriations) avec des animaux malades, des carcasses d’animaux, les produits des avortements, les placentas, les sécrétions vaginales animales, le fumier ou par contact accidentel avec des produits biologiques dans les laboratoires ;
  • par ingestion d’aliments contaminés (lait et produits laitiers non pasteurisés issus d’animaux contaminés, plus rarement crudités contaminées par du fumier ou exceptionnellement viande et abats insuffisamment cuits) ;
  • par inhalation (de poussière de litière, d’aérosol contaminé dans les laboratoires ou les abattoirs).

La transmission interhumaine est limitée aux soignants exposés aux échantillons biologiques.

Des règles d’hygiène et de sécurité à respecter pour prévenir la maladie

Les professionnels travaillant au contact direct des animaux infectés (éleveurs, vétérinaires, personnels des abattoirs, personnels des laboratoires d’analyses vétérinaires ou médicales…) sont les personnes les plus exposées à la brucellose. En pratique, cette situation n’est plus rencontrée en France dans le contexte d’absence de foyers de brucellose animale chez les ruminants (bovins, ovins, caprins).

La prévention des contaminations professionnelles repose sur des mesures de biosécurité et d’hygiène au travail.

Pour le consommateur, les produits laitiers au lait cru produits en France sont issus de troupeaux qui font l’objet d’une surveillance obligatoire de la brucellose. Le risque résiduel réside dans la consommation de produit au lait dans des pays où la brucellose animale n’est pas maîtrisée, ou des produits ramenés de ces pays à l’issue d’un voyage.

Les symptômes

La durée d’incubation de la brucellose est variable, d’une semaine à plusieurs mois.

Formes cliniques :

  • La primo infection peut être asymptomatique et la maladie peut ne se révéler que plusieurs mois ou années plus tard.
  • Dans les formes symptomatiques, les signes cliniques sont assez variables mais évoluent habituellement en trois phases :
    • Une phase de primo-invasion aiguë : syndrome fébrile non spécifique associé à des myalgies, sensation de malaise ;
    • Une phase secondaire où se constituent des foyers infectieux isolés ou multiples : ostéo-articulaire (spondylodiscites, arthrite du genou, etc.), génito-urinaire (orchite, épididymite), hépatique (abcès hépatique), neurologique (méningite, méningo-encéphalite, abcès cérébraux…), cardiaque (endocardite…) ;
    • Eventuellement, en particulier en cas de traitement insuffisant ou mal suivi, une phase chronique dont l’expression est double
      • Soit une symptomatologie générale (asthénie, douleurs, fatigue),
      • Soit une symptomatologie plus focale (évolution chronique des foyers infectieux).

Le diagnostic de brucellose repose sur l’isolement de la bactérie (hémocultures, culture de collection liquidienne ou de, biopsie, etc.).

Des examens sérologiques sont également disponibles mais sont peu spécifiques et de faible valeur prédictive positive dans un contexte de faible prévalence humaine comme en France.

Il s’agit principalement de :

  • La séroagglutination de Wright
  • Le test au Rose Bengale
  • De plus, certains agents pathogènes peuvent être responsables de réactions sérologiques croisées dont :
    • Yersinia enterocolitica (O9 surtout et O3),
    • Francisella tularensis
    • Et, dans une moindre mesure, les salmonelles du groupe D et les coxielles (Young EJ. Brucella species. In: Mandell, Douglas and Bennett's Principles and Practise of Infectious Diseases, 5th edition. Chruchill Livingstone ed., Philiadelphia 2000:2386-93).

C’est pourquoi l’obtention d’une sérologie positive dans un contexte épidémiologique peu évocateur (absence de voyage en particulier) doit conduire à vérifier la réalité du résultat positif, par exemple auprès du CNR.

Un contact avec le laboratoire est nécessaire avant l’envoi de tout prélèvement. 

Traitement

Une fois le diagnostic confirmé, le traitement de la brucellose humaine repose sur l’administration d’antibiotiques spécifiques pendant plusieurs semaines, et le cas échéant la prise en charge chirurgicale des foyers infectieux.

La létalité est inférieure à 2 % même en l’absence de traitement.