La tuberculose bovine dans la faune sauvage en France

Publié le 14 septembre 2010
Mis à jour le 6 septembre 2019

Depuis 50 ans, la tuberculose à Mycobacterium bovis (TB) est décrite dans la faune sauvage de plusieurs pays, celle-ci pouvant être, selon les cas, sentinelle ou réservoir de l'infection pour les bovins et/ou l'Homme. En France, la TB a été découverte en 2001 chez des ongulés sauvages en forêt de Brotonne (Normandie). Malgré des mesures de lutte adaptées, l'infection touchait encore, en 2006, 20 % des cerfs et 30 % des sangliers. Aussi, l'élimination totale du cerf, considéré comme réservoir primaire, a été décidée exceptionnellement et semble être efficace. En Côte-d'Or, on assiste depuis 2002 à une forte recrudescence de la tuberculose chez les bovins et, parallèlement, à des cas groupés chez les sangliers depuis 2007 et chez les blaireaux depuis 2009. Par précaution, une forte réduction des densités de ces espèces est entreprise afin de diminuer les risques de recontamination des bovins. Ailleurs en France, la détection sporadique de cas chez des sangliers semble être révélatrice d'une persistance d'infections bovines et/ou environnementales. Dans chaque situation, les mêmes génotypes de M. bovis sont retrouvés chez les animaux sauvages et domestiques en contact, ce qui indique que la TB évolue dans un système multihôte et complique la gestion sanitaire de cette maladie animale réputée contagieuse pourtant en voie d'éradication chez les bovins. (R.A.)

Auteur : Hars J, Richomme C, Boschiroli ML
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2010, n°. Hors-série, p. 25-7