Investigation de cas groupés de légionellose au nord de l'agglomération lyonnaise. Avril - mai 2005

Publié le 1 septembre 2005
Mis à jour le 6 septembre 2019

Le 10 mai 2005, la Ddass du Rhône recevait 7 signalements de cas de légionellose diagnostiqués à l'hôpital de la Croix Rousse (Hospices Civils de Lyon) et résidant dans le nord de l'agglomération lyonnaise. Une sensibilisation immédiate au diagnostic a été entreprise auprès des hôpitaux, cliniques, médecins et biologistes du secteur ainsi qu'une enquête épidémiologique descriptive et une enquête environnementale. Au total, 34 cas de légionellose ont été identifiés dans le nord de l'agglomération lyonnaise entre le 28 avril 2005 et le 9 mai 2005. Vingt-sept ont été hospitalisés, aucun n'est décédé. L'enquête épidémiologique menée par les Ddass du Rhône et de l'Ain avec l'appui de la Cire a montré qu'au moins 31 cas sur 34 résidaient ou avaient fréquenté les communes de Caluire-et-Cuire et/ou Rillieux-la-Pape. La période présumée de contamination des cas s'étendait, au maximum, du 18 avril au 7 mai. Tous les cas ont été diagnostiqués par antigénurie urinaire positive (légionelloses à Legionella pneumophila sérotype 1). Les 3 souches cliniques isolées étaient identiques entre elles et correspondaient à une souche endémique en France, répertoriée au CNRL. Un recensement systématique des exploitants de tours aéro-réfrigérantes sur les communes de Caluire-et-Cuire, Rillieux-la-Pape et dans un rayon de 5 kilomètres alentours à été entrepris à compter du 11 mai, piloté par la Drire. Dix sept sites avec des tours en fonctionnement ou en eau en avril 2005 ont progressivement été identifiés sur ce secteur. Des prélèvements ont systématiquement été effectués et les tours arrêtées. Des Legionella pneumophila ont été retrouvées sur 5 sites mais les profils génomiques des 13 souches isolées étaient différents du profil des souches cliniques. Les autres installations susceptibles de produire des aérosols sur les communes de Caluire-et-Cuire et de Rillieux-la-Pape ont été recherchées. Un système d'arrosage collectif (maraîchage ethorticulture), des brumisateurs dans des magasins de fruits et légumes, des stations de lavage de véhicules et un spa dans un magasin de bricolage ont été identifiés. Malgré un lien avec ces installations pour une minorité de cas et leur pouvoir de dispersion, a priori, limité (mis à part les système d'arrosage), les installations ont été arrêtées et des prélèvements ont été effectués. Des Legionella pneumophila ont été retrouvées sur 3 installations mais les profils génomiques des 11 souches isolées étaient différents du profil des souches cliniques. Les autres sources d'émissions d'aérosols sur Caluire-et-Cuire et Rillieux-la-Pape et les tours aéro-réfrigérantes situées en dehors de ces communes ne semblaient pas pouvoir être à l'origine de l'épidémie (sources trop ponctuelles ou trop éloignées des lieux fréquentés par la majorité des cas). A posteriori, la source de contamination avait probablement cessé d'émettre des légionelles avant la détection de l'épidémie et la mise en ¿uvre des mesures de gestion. Cependant, cet épisode épidémique a été l'occasion d'une mobilisation forte des services de l'Etat, notamment pour l'identification des tours aéro-réfrigérantes sur un secteur géographique ciblé. Il importe de profiter de cette dynamique pour poursuivre le recensement actif des tours aéro-réfrigérantes dans la région lyonnaise. Par ailleurs, cet épisode épidémique a été l'occasion de rappeler l'importance de la précocité des signalements des cas de légionellose, l'intérêt des prélèvements cliniques pour isoler des souches et, enfin, la nécessité d'une bonne coordination entre acteurs locaux, régionaux et nationaux dans les investigations. (R.A.)

Auteur : Schmitt M
Année de publication : 2005
Pages : 28 p.