Expérimentation du dépistage réactif du SARS-Cov-2 en écoles primaires. Analyse après cinq semaines de mise en oeuvre.

Publié le 9 décembre 2021
Mis à jour le 17 février 2022

Le dépistage réactif dans les écoles vise à éviter la fermeture systématique des classes en présence d'un cas de Covid-19, par l'éviction des seuls cas confirmés identifiés lors de deux dépistages successifs (J0 et J7). L'expérimentation présentée ici s'est déroulée dans dix départements sur deux périodes. Une première période de deux semaines avant les vacances d'automne 2021 et une seconde période de trois semaines après les vacances. Le génome du SARS-Cov-2 était recherché par analyse PCR sur échantillon de salive. Les taux d'incidence communautaires était modérés en Période 1 et élevés en Période 2. Le premier dépistage (J0) a été réalisé pour 79% des classes ayant eu un cas index signalé en Période 1 (277 classes) et 39% en Période 2 (388 classes). Cette baisse du taux de réalisation témoigne des difficultés rencontrées pour mettre en place le protocole quand le nombre de classes concernées augmente, en relation avec l'augmentation importante de l'incidence dans la population générale. Le délai de deux jours, entre le signalement du cas et le rendu des résultats a été respecté dans 88% des classes en Période 1 et 74% en Période 2. La dégradation de cet indicateur témoigne aussi des difficultés rencontrées sur le terrain. Quand les protocoles ont été initiés, il y a eu une forte adhésion des parents et des enfants, et cette adhésion a augmenté en Période 2 puisque, dans les classes où le premier dépistage a été effectué, 75 % des élèves avaient été testés en Période 1 et 82% l'ont été en Période 2. En Période 1 et au dépistage à J0, 1,9% des élèves testés étaient positifs et pour 79% des classes tous les élèves étaient négatifs. Les infections n'ont que peu augmenté au dépistage à J0 de la Période 2 (2,5 % d'élèves positifs, 75 % des classes entièrement négatives). De même, les infections dépistées n'ont pas été plus nombreuses au second dépistage (90% des classes entièrement négatives à J7 en Période 1, 89 % en Période 2). L'augmentation de la circulation communautaire du virus ne s'est donc pas accompagné d'une augmentation du nombre de cas primaires ou secondaires dans les écoles. Les écoles ne semblent donc pas, dans les conditions actuelles, des lieux d'amplification massive de la circulation virale. Cependant, le second dépistage à J7, qui vise à identifier les cas encore en incubation à J0, a permis d'identifier des cas et des clusters, justifiant l'importance de le réaliser. L'expérimentation a permis d'éviter la fermeture de 58 % des classes en Période 1 et 26 % en période 2. La baisse observée en Période 2 est due à la baisse de la réalisation des dépistages et non pas à l'augmentation des cas dans les classes. Le contact tracing hors de la classe est important car il permet d'identifier des cas.

Auteur : Auvigne Vincent, Bastard Jonathan, Parent du Châtelet Isabelle, Che Didier
Année de publication : 2021
Pages : 18 p.
Collection : Études et enquêtes