Cet article est une analyse commentée d'une étude publiée dans la revue Am J Respir Crit Care Med. 2002;166:1092-8. Il s'agit d'une cohorte de nouveau-nés hollandais, qui examine le rôle de l'exposition à long terme au trafic routier dans la survenue, entre 12 et 24 mois, de symptômes respiratoires. Les rejets atmosphériques issus du trafic routier constituent une des sources majeures de pollution atmosphérique, pour une variété importante d'indicateurs de pollution comme les oxydes d'azote, les particules, le benzène ou le monoxyde de carbone. Bien que de nombreuses études épidémiologiques aient montré le lien entre exposition à la pollution atmosphérique et santé respiratoire, peu ont examiné le rôle spécifique joué par le trafic. L'originalité de cette étude prospective réside dans l'estimation individuelle de l'exposition aux polluants. Elle combine les données issues d'une campagne de mesure à des paramètres de trafic sous système d'information géographique (SIG). Il s'agit d'une étude de qualité sur le plan méthodologique, innovante en termes d'évaluation de l'exposition, qui met en évidence une relation entre expositions aux polluants issues du trafic et symptômes respiratoires (en particulier sifflement et diagnostic d'asthme) dans certaines conditions particulière (situation urbaine et moins de 10 h/semaine en crèche). Ces résultats devront être vérifiés au cours du suivi, lorsque le diagnostic d'asthme pourra être authentifié. Une analyse plus fine tenant compte des différents phénotypes d'asthme pourrait compléter ces résultats. (Extraits de l'article)
Auteur : Nikasinovik L, Riviere E
Extrapol. Epidémiologie et pollution atmosphérique. Analyse critique des publications internationales, 2006, n°. 29, p. 9-11