Risque de survenue d'une intoxication par le plomb lors du suivi d'enfants à risque dont la plombémie de primodépistage est inférieure à 100 ug/L

Publié le 1 août 2009
Mis à jour le 6 septembre 2019

Position du problème - Le suivi des enfants dont la plombémie de primodépistage est inférieure au seuil d'intoxication de 100 ug/L mais qui présentent un ou plusieurs facteurs de risque est recommandé. Dans un premier temps, la fréquence de réalisation d'une plombémie de suivi a d'abord été calculée chez les enfants à risque d'intoxication. Dans un deuxième temps, la fréquence et les déterminants de la survenue d'une intoxication par le plomb ont été estimés dans le groupe des enfants suivis. Méthodes - Le système de surveillance du saturnisme infantile en Île-de-France (SSSIILF) recueille systématiquement les plombémies de primodépistage et de suivi réalisées chez les enfants de la région depuis 1992. Les enfants primodépistés avant l'âge de sept ans dont la plombémie était inférieure à 100 ug/L et qui présentaient au moins un facteur de risque ont été sélectionnés. Les variables associées à la réalisation d'une plombémie de suivi ont été comparées par le test du Chi2. Chez les enfants suivis, les variables associées à la survenue d'une intoxication ont été comparés par le test du Chi2 ; les facteurs indépendants de survenue d'une intoxication ont été estimés par une régression logistique. Résultats - La fréquence de réalisation d'une plombémie de suivi était, d'une manière statistiquement significative, plus élevée lorsque les enfants résidaient en Seine Saint-Denis ou à Paris, lorsque les enfants étaient primodépistés par un service de protection maternelle et infantile ou un médecin libéral, lorsque la plombémie de primodépistage était supérieure ou égale à 50 ug/L, chez les enfants les plus jeunes lors du primodépistage, et lorsqu'il existait certains facteurs de risque connus d'intoxication. La fréquence de survenue d'une intoxication par le plomb au cours du suivi a diminué de 25,9 % pour les enfants primodépistés au cours de la période 1992 à 1994, à 5,1 % pour ceux primodépistés au cours de la période 2004 à 2005 (p < 0,001). Elle était plus faible à Paris et en Seine Saint-Denis comparée aux autres départements de la région (p < 0,01). Elle augmentait, indépendamment des facteurs de risque connus (p < 0,01), lorsque la plombémie de primodépistage était supérieure ou égale à 50 ug/L, chez les enfants primodépistés avant l'âge de 24 mois et chez les enfants nés de mère originaire d'Afrique subsaharienne (p < 0,01). Conclusion - Le suivi régulier des enfants à risque primodépistés avec une plombémie inférieure à 100 ug/L est indispensable, en particulier lorsque le primodépistage est réalisé avant l'âge de 24 mois. Une intervention sur l'environnement dans l'habitat pourrait se révéler également nécessaire lorsque la plombémie de primodépistage est 50 ug/L et que plusieurs facteurs de risque sont identifiés.(R.A.)

Auteur : Tararbit K, Carre N, Garnier R
Revue d'épidémiologie et de santé publique, 2009, vol. 57, n°. 4, p. 249-55