Santé des enfants conçus après assistance médicale à la procréation.

Publié le 14 juin 2011
Mis à jour le 6 septembre 2019

On estime actuellement que 2 à 3% des enfants nés en France ont été conçus par assistance médicale à la procréation (AMP). Le suivi de ces enfants, à court et moyen terme, suscite donc un questionnement, du fait des caractéristiques même des patients pris en charge (âge, infertilité) et des moyens médicaux et techniques utilisés. L'interprétation des résultats est délicate, dans la mesure où il est difficile d'étudier un facteur isolément et que de nombreux éléments confondants peuvent fausser les conclusions. L'analyse des données de la littérature existante sur le sujet fait l'objet de cet article. D'après celles-ci, il semble acquis que l'AMP est associée à un risque modéré de prématurité (OR de 1,93 à 2,04), d'hypotrophie (OR de 1,40 à 1,77) et de mortalité néonatale (OR de 1,68 à 2,40) par rapport à des enfants conçus naturellement, sans que l'origine de ce risque soit identifiée (infertilité ? procédures cliniques et biologiques ?). Il existe aussi une augmentation significative du taux de malformations congénitales (OR de 1,35 chez les singletons), touchant principalement le système cardiovasculaire, urogénital ou musculosquelettique, et des maladies épigénétiques chez les enfants conçus par AMP par rapport à la population générale. Mais, même si ces taux sont plus élevés que chez les enfants conçus naturellement, les risques absolus restent modérés et rassurants. Les données à plus long terme sont satisfaisantes, avec un développement staturo-pondéral et psychomoteur similaire à celui des enfants conçus naturellement. Il est nécessaire de poursuivre le suivi de ces enfants pour avoir une idée précise de leur développement à l'âge adulte, et notamment de leur fertilité. (R.A.)

Auteur : Patrat C, Epelboin S
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2011, n°. 23-24, p. 282-4