Déterminants de la létalité à la suite d'une hospitalisation pour un accident vasculaire cérébral en France, 2010-2015

Publié le 25 février 2020
Mis à jour le 24 février 2020

Contexte - L'objectif de cette étude était de décrire la létalité précoce et tardive suite à un accident vasculaire cérébral (AVC) en France, d'en étudier les évolutions entre 2010 et 2015 et d'en étudier les déterminants. Méthode - Les données ont été extraites du Système national des données de santé (SNDS). Pour chaque année de 2010 à 2015, les patients hospitalisés pour un AVC constitué (ischémique ou hémorragique) âgés de 18 ans ou plus ont été sélectionnés dans le Programme de médicalisation des systèmes d'information - médecine, chirurgie, obstétrique (PMSI-MCO). Des modèles de Cox ont été utilisés afin d'étudier séparément les déterminants de la létalité à 30 jours (précoce) et à 1 an hors 30 jours (tardive) pour chaque type d'AVC : ischémiques ou infarctus cérébraux (IC), hémorragies intracérébrales (HIC) et hémorragies sous-arachnoïdienne (HSA). Résultats - En 2015, sur les 73 124 personnes hospitalisées pour un AVC constitué, la létalité précoce s'élevait à 15,3% et la létalité tardive à 11,5%, soit une létalité cumulée à un an de 26,8%. La non-admission dans une unité neurovasculaire avec soins intensifs, un âge avancé, la présence de comorbidités et le fait de résider dans une commune socialement plus défavorisée étaient associés à un risque plus élevé de létalité précoce et de létalité tardive, quel que soit le type d'AVC. Le sexe féminin était associé à une moindre létalité tardive. Entre 2010 et 2015, une diminution significative de la létalité précoce et tardive a été observée pour les AVC ischémiques uniquement. Conclusions - La létalité suite à un AVC, aussi bien précoce que tardive, reste élevée en 2015, malgré des améliorations importantes de l'organisation de la filière de soins et du déploiement des unités neurovasculaires. La proportion importante de patients décédant au-delà de 30 jours après l'admission à l'hôpital, phase considérée comme aiguë, souligne l'importance d'optimiser le suivi post-AVC et la coordination des soins.

Auteur : Gabet Amélie, Grimaud Olivier, de Peretti Christine, Béjot Yannick, Olié Valérie
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2020, n°. 5, p. 98-107