Sociologie comparée de l'épidémie de chikungunya à La Réunion et à Mayotte (France).

Publié le 21 octobre 2008
Mis à jour le 6 septembre 2019

L'épidémie de chikungunya qui a largement affecté les populations réunionnaises et mahoraises entre mars 2005 et juin 2006, a donné lieu à la réalisation d'enquêtes socio-épidémiologiques visant à l'identification des facteurs objectifs et subjectifs associés à la contamination. L'analyse des données collectées sur la base d'un questionnaire quasi-commun, soumis à des échantillons représentatifs des populations locales (N=1035 à La Réunion, N=888 à Mayotte), a permis de mettre en évidence un certain nombre de similarités entre ces deux îles. Les résultats montrent que le risque de contamination est significativement associé dans les deux îles au statut social, les ménages les plus démunis étant sensiblement plus touchés que les ménages les plus favorisés. Les variables environnementales et les variables sociocognitives sont également apparues associés à des degrés divers à la contamination. Parmi ces dernières, la contrôlabilité perçue du risque et l'utilité perçue de la prévention semblent avoir une influence déterminante et transversale sur les comportements de protection. Enfin, une analyse des correspondances multiples entre les différentes modalités en relation avec la contamination indique que les facteurs " subjectifs " identifiés dans ces enquêtes ne sont pas indépendants du contexte socioculturel qui tend à structurer les représentations du risque et de la maladie. (R.A.)

Auteur : Setbon M, Raude J
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2008, n°. 38-39-40, p. 381-4