Déterminants de l'infection à virus chikungunya à La Réunion : résultats de l'enquête Serochik de séroprévalence en population, août-octobre 2006.

Publié le 21 octobre 2008
Mis à jour le 6 septembre 2019

A l'issue de l'épidémie 2005-2006 à l'île de La Réunion qui a affecté 38,2 % de sa population, nous avons recherché, dans l'échantillon représentatif de l'enquête de séroprévalence en population, les déterminants de l'infection à virus Chikungunya (CHIKV) par régression logistique. Dans un modèle ajusté sur le sexe, l'âge, l'existence d'une maladie chronique et le nombre de personnes vivant au domicile, les variables indépendantes associées significativement à une sérologie CHIKV positive étaient par ordre de fraction attribuable en population décroissante : vivre en maison individuelle avec jardin (OR : 2,9 ; [IC95 % 2,0-4,1], FA : 59,5 %), une histoire de chikungunya chez les voisins (OR : 2,7 ; [IC95 % 1,7-4,2], FA : 43,8 %), une absence d'activité professionnelle ou d'étude en cours (OR : 1,9 ; [IC95 % 1,4-2,5], FA : 41,5 %), un habitat situé à moins de 500 mètres d'altitude (< 250 m, OR : 4,9 ; [IC95 % 2,1-11,4] ; 250-499 m, OR : 4,9 ; [IC95 % 2,0-12,0], FA : 22,2 %), l'indice de masse corporelle (surpoids, OR : 1,3 ; [IC95 % 1,1-1,6] ; obésité, OR : 1,6 ; [IC95 % 1,1-2,4], FA non calculée), une mauvaise connaissance sur la transmission du CHIKV (score de connaissance à 0/4 bonne réponse, OR : 1,6 ; [IC95 % : 1,1-2,3], FA non calculée). Les déterminants de l'infection à CHIKV sont à la fois entomologiques, bio-climatiques et socioéconomiques. Ces données sont à considérer pour le contrôle des futures épidémies de chikungunya. (R.A.)

Auteur : Gerardin P, Perrau J, Fianu A, Favier F
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2008, n°. 38-39-40, p. 361-3