Rubéole : données épidémiologiques 2012

Publié le 16 janvier 2014

En 2012, le nombre de partenaires du réseau Rénarub était de 194 laboratoires sur l'ensemble du territoire national dont 185 en France métropolitaine et 9 en départements outre-mer. Le taux de participation effective des laboratoires sollicités a été de 85 % (participation des laboratoires aux deux semestres d'enquête) sachant que 99 % des laboratoires ont participé à au moins un semestre d'enquête (voir liste des laboratoires participants). Le taux de retour des dossiers envoyés aux cliniciens a été de 95 % (142 / 149 dossiers).Douze primo-infections rubéoleuses maternelles certaines et une réinfection probable ont été recensées en France métropolitaine, aucune dans les DOM-TOM (Tableau 1). Trois infections congénitales ont été diagnostiquées mais aucune rubéole congénitale malformative n'a été identifiée.

Tableau 1 – Répartition du nombre de cas notifiés en France métropolitaine en fonction des définitions de cas

 

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011 

2012

Nombre de cas notifiés par les laboratoires (IgM+)

110

118

75

65

144

123

140

149

Cas exclus

94

111

70

63

137

119

132

136

Primo ou réinfections possibles

5

7

4

7

14

6

5

6

Perdues de vue, dossiers non retournés

9

26

4

31

47

23

12

17

Absence de grossesse

22

11

22

9

17

15

20

36

Immunité antirubéoleuse antérieure à la grossesse

55

65

40

16

52

69

83

61

Autres  (dont vaccination pendant la grossesse)

3

2

  

7

6

12

16

Infections rubéoleuses maternelles certaines et probables

16

7

5

2

7

4

8

13

Primo-infections certaines

11(*)

3

4

1

5

2

5

12

Réinfections certaines

1

       

Infections certaines

1

       

Primo-infections probables

2

2

1

 

1

1

3

 

Réinfections probables

1

1

 

1

1

1

 

1

Infections probables

 

1

      
 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nombre d'infections congénitales

9

0

2

0

2

1

2

3

Rubéole congénitale malformative (nouveaux nés)

2

   

1

 

1

 

Rubéole malformative (interruption de grossesse)

    

1

   

Infection rubéoleuse non malformative ou état clinique inconnu (nouveaux nés ou fœtus)

7

 

2

  

1

1

3

(*) grossesse gémellaire

En 2012, le ratio " infections rubéoleuses en cours de grossesse recensées par Rénarub / nombre de naissances  vivantes (NV) " en France métropolitaine était de 1,64 / 100 000 en 2012 (Figure 1). C'est le ratio le plus élevé observé depuis 2005.

Evolution du ratio infections rubéoleuses chez les femmes enceintes sur naissances vivantes – France métropolitaine, 1976-2012 (RRO=Vaccin trivalent Rougeole-rubéole-oreillons)

alternative text

L'issue de la grossesse a été renseignée pour 12 des 13 cas. Parmi les 8 enfants nés de mères infectées, 1 est né infecté et présentait des signes de fœtopathie sans anomalie évocatrice d'une rubéole congénitale malformative , 5 sont nés non infectés, et pour 2 enfants asymptomatiques le statut infectieux n'a pas été déterminé. Trois grossesses ont été interrompues (médicalement ou spontanément). Pour une autre grossesse, l'infection fœtale a été écartée chez l'enfant mort-né.

Evolution du nombre d'infections maternelles ayant donné lieu à des interruptions de grossesse ou à la naissance d'enfants atteints de rubéoles congénitales malformatives – 1997 à 2012

alternative text

Le ratio " nouveaux nés atteints de rubéole congénitale malformative (RCM) recensées par Rénarub / nombre de naissances vivantes (NV) " en France métropolitaine était nul.

Evolution du ratio infections rubéoleuses chez les femmes enceintes et syndromes de rubéole congénitale malformative sur naissances vivantes – France métropolitaine, 2001-2012

alternative text

Parmi les 13 infections maternelles, le pays de naissance de la mère a été documenté pour 9 d'entre elles et 6 sont nées hors de France (Afrique du nord, Afrique de l'ouest et Europe de l'est).Alors qu'entre 2003 et 2006, le ratio " infections/naissances vivantes " était plus élevé chez les jeunes femmes de 15-19 ans (13,1 à 20,1 cas/100 000 NV selon l'année), ce ratio est nul pour cette tranche d'âge depuis 2008 (Tableau 2). Par contre ces ratios étaient les plus élevés chez les femmes de 20-24 et 25-29 ans.

Tableau 2 - Taux d'infections rubéoleuses selon l'âge des femmes enceintes par années, France métropolitaine, 2003-2012

 

Ratio infections /100 000 naissances vivantes

Classes d'âge

Moyenne 2003-2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

15 - 19 ans

11,8

6,8

0,0

0,0

0,0

0,0

0,0

20 - 24 ans

5,6

2,9

0,0

0,0

1,0

1,9

3,0

25 - 29 ans

0,6

0,0

0,4

1,2

0,4

1,6

2,9

30 - 34 ans

0,6

0,4

0,0

0,8

0,4

0,8

0,7

35 - 39 ans

0,4

0,0

0,0

0,7

0,0

0,0

0,8

40 - 44 ans

1,8

0,0

3,2

3,1

3,1

0,0

0,0

Total

1,5

0,6

0,1

0,9

0,5

1,0

1,6

Les 13 infections maternelles de 2012 sont survenues dans 5 régions (tableau 3). La région Languedoc-Roussillon a été la plus touchée avec un taux d'infection de 13,0 pour 100 000 naissances vivantes.

Tableau 3 – Taux d'infections rubéoleuses selon l'âge des femmes enceintes par années, France métropolitaine, 2012

Région

Nombre de cas

Ratio Infections / 100 000 naissances vivantes

Bretagne

1

2,7

Ile de France

6

3,3

Languedoc-Roussillon

4

13,0

PACA

1

1,7

Poitou-Charentes

1

5,4

France métropolitaine

13

1,6

Les données collectées à travers le réseau Rénarub en 2012 restent en faveur d'une faible circulation résiduelle du virus de la rubéole reflétant un niveau d'immunité élevé des femmes en âge de procréer du fait du rattrapage vaccinal.

Ce niveau de réceptivité au virus a été estimé à 4% chez les femmes de 20-29 ans et à 5% chez les femmes de 30-39 ans dans l'enquête de séroprévalence conduite en 2009-2010 en France métropolitaine1. Cependant, le niveau de réceptivité est plus élevé chez les hommes (13% chez les 20-29 ans) et les niveaux de couverture vaccinale en France sont hétérogènes en fonction des départements2 ce qui pourrait favoriser l'éclosion de foyers localisés de circulation virale.

Près de la moitié des infections maternelles en 2012 ont concerné des femmes nées dans des pays où les programmes de vaccination ne comportent pas la vaccination anti-rubéoleuse.

Une sous-estimation du nombre réel des infections maternelles est possible au sein du réseau Rénarub, pouvant être essentiellement liée à un défaut de diagnostic chez la femme enceinte, les infections rubéoleuses étant fréquemment asymptomatiques ou atypiques.

La participation active, depuis la création de Rénarub, des laboratoires spécialisés recevant notamment des échantillons de contrôle lorsqu'une infection maternelle est suspectée, laisse penser que même si le réseau n'est pas totalement exhaustif, et si le taux de participation de l'ensemble des laboratoires ou des cliniciens n'est pas de 100%, la très grande majorité des cas certains et probable est capturée par le système de surveillance.

Le Centre national de référence (CNR) des infections rubéoleuses maternofoetales a été nommé en 2012 pour apporter notamment une expertise auprès des laboratoires, un appui aux diagnostics en cas de besoin, une aide à la datation des primo-infections maternelles et contribuer à la surveillance épidémiologique et virologique.

Le CNR est désormais intégré dans le circuit de transmission des données recueillies par les laboratoires partenaires du réseau Rénarub.