Leptospirose : données
Le dispositif de surveillance de la leptospirose mis en place par Santé publique France permet d’étudier les tendances épidémiologiques de cette maladie.
Une incidence en augmentation en France métropolitaine
cas diagnostiqués en France métropolitaine en 2019
En 2019, 676 cas ont été diagnostiqués en France métropolitaine par le CNR et son réseau de laboratoires et l’incidence estimée était de 1,05 cas pour 100 000 habitants.
Depuis 2014, des incidences supérieures à 0,9 cas pour 100 000 habitants sont observées en métropole, nettement supérieures aux incidences estimées avant 2014 qui variaient entre 0,3 cas par 100 000 habitants en 2006 et 0,6 cas par 100 000 habitants en 2013.
Les raisons de cette augmentation d’incidence ne sont pas clairement identifiées et sont probablement multiples :
- réchauffement climatique, notamment hiver plus doux, propice à des conditions de survie plus favorables de la bactérie dans l’environnement ;
- possible augmentation de la population de rongeurs ;
- possible augmentation des activités à risque ;
- utilisation accrue des tests diagnostiques. Depuis le changement de nomenclature et le remboursement de l’ELISA en septembre 2014, un nombre plus important de cas ont été identifiés à l’aide de kits ELISA commerciaux.
Cette augmentation d’incidence a également été observée dans plusieurs autres pays européens notamment les Pays-Bas et la Belgique.
Une incidence qui varie selon la saison
La répartition annuelle des cas en France métropolitaine confirme le caractère saisonnier de la leptospirose avec un maximum de cas identifiés en août et septembre.
Une incidence qui varie selon les régions en France métropolitaine
Pour l’année 2019, les incidences régionales les plus élevées sont observées en région Corse (3,1 cas pour 100 000 habitants), PACA (2,2 cas pour 100 000 habitants), Nouvelle-Aquitaine (1,3 cas pour 100 000 habitants) et Bourgogne Franche-Comté (1,4 cas pour 100 000 habitants).
 estimée par le CNR en France métropolitaine, 2019.jpg)
Une incidence plus élevée en Outre-mer
Dans les départements et collectivités d’outre-mer la leptospirose, endémique sur l’ensemble des territoires, est un problème de santé publique important avec des taux d’incidences beaucoup plus élevés qu’en métropole. L’incidence est plus élevée d’environ :
- 12 fois en Guyane ;
- 14 fois à la Réunion ;
- 35 fois en Guadeloupe et Martinique ;
- 50 fois à Mayotte ;
- 70 fois en Polynésie Française.
On y retrouve également un caractère saisonnier avec l’apparition de pics épidémiques lors de la saison des pluies ou de phénomènes climatiques inhabituels tels que les ouragans.
Océan Indien
A la Réunion, un système de surveillance spécifique régional a été mis en place depuis 2004. De 2006 à 2010, une augmentation du taux d’incidence annuel a été observée, probablement due en partie à une meilleure exhaustivité des signalements. De 2008 (année de consolidation du système de surveillance) à 2017, le nombre annuel moyen de cas de leptospirose déclarés était de 60 (min=41 en 2015 ; max=98 en 2010). Depuis 2016, une augmentation du nombre de cas est observée avec, en 2019, une nouvelle augmentation annuelle de 15% avec 120 cas déclarés (14,5 cas pour 100 000 habitants). Cette augmentation peut s’expliquer par une pluviométrie conséquente, des épidémies de dengue conduisant à une augmentation de tests diagnostiques différentiels chez des personnes présentant des syndromes « dengue-like » et l’utilisation de PCR multiplex comprenant la recherche conjointe dengue/leptospirose ainsi qu’une amélioration de la déclaration des cas de leptospirose. L’ensemble de l’ile était concerné avec une majorité des cas dans l’ouest et le sud de l’ile. Les facteurs de risque identifiés étaient liés à des activités récréatives en eau douce ou en nature ou à un habitat propice à la contamination (insalubrité, présence de déchets, rats…) ou dans une moindre mesure à l’activité professionnelle (activités agricoles).
A Mayotte, en 2019, 119 cas ont été répertoriés (55 cas/100 000 habitants). Le taux d’incidence à Mayotte était plus élevé depuis ces dernières années mais en légère diminution en 2019 (170 cas en 2017 et 140 en 2018).
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Antilles-Guyane
En 2019, le nombre de cas de leptospirose a été estimé respectivement à 33 et 35 cas pour 100 000 habitants en Guadeloupe et en Martinique, stable depuis ces dernières années. La majorité des cas sont diagnostiqués au cours de la saison des pluies et particulièrement au cours des mois de décembre et janvier. Il est néanmoins probable que la surveillance actuelle sous-estime l’incidence réelle de la maladie.
En Guyane, en 2019, 29 cas de leptospirose ont été diagnostiqués, soit une incidence de 12 cas pour 100 000 habitants.
Pour en savoir plus
Leptospirose à Mayotte : apports de la surveillance épidémiologique, 2008-2015.
