Étude descriptive et prospective de l'incidence de la leptospirose en Aquitaine. Juin 2004 à décembre 2006

Publié le 1 février 2008
Mis à jour le 6 septembre 2019

Une étude prospective et descriptive de la leptospirose en Aquitaine a été mise en place de 2004 à 2006 afin d'améliorer le recensement et la caractérisation des cas, de détecter et d'investiguer les cas groupés et d'évaluer la pertinence de la déclaration obligatoire. Un cas était défini comme toute personne résidente dans l'un des 5 départements d'Aquitaine entre 2004 et 2006 et présentant des signes cliniques évocateurs de leptospirose. En fonction des résultats sérologiques, les cas étaient classés en cas confirmés, probables ou suspects. La première année, un mode de recueil passif a été testé. À partir de la deuxième année, la surveillance est devenue semi-active. De 2004 à 2006, 54 cas de leptospirose ont été enregistrés, dont 36 cas certains et 18 probables. Globalement, les taux d'incidence étaient faibles et ont connu une baisse par rapport aux années antérieures. Néanmoins, pour 3 départements et en particulier la Dordogne, le taux d'incidence était largement supérieur à celui de la France métropolitaine. Les "inactifs" étaient les plus représentés et, chez les actifs, plusieurs cas exerçaient des professions à risques d'exposition. Un contact direct ou indirect avec des rats représentait le facteur de risque le plus fréquent. Les activités se caractérisant par un contact avec de l'eau douce sans immersion ont été globalement plus nombreuses. Plus de 87 % des cas ont dû être hospitalisés et 22 % sont passés par un service de réanimation. C'est le sérogroupe Ictérohaemorrhagiae qui était prédominant, suivi de Grippotyphosa. Cette étude a permis de démontrer que la déclaration obligatoire de la leptospirose n'est actuellement pas pertinente du fait de l'existence d'un Centre national de référence effectuant déjà une surveillance efficace et adaptée à la problématique de santé publique. De plus, la définition de cas complexe, peu spécifique et basée principalement sur le diagnostic biologique occasionne des délais de réactivité longs. Cependant, en raison de la gravité de la maladie et de son potentiel évolutif, des suivis pourraient être renforcés dans les départements à forte incidence. (R.A.)

Auteur : Castor C
Année de publication : 2008
Pages : 21 p.