La leptospirose, une maladie à surveiller à Mayotte (France). Résultats d'une étude de séroprévalence

Publié le 8 octobre 2013
Mis à jour le 6 septembre 2019

En mars 2011, une étude de séroprévalence de la leptospirose chez l'homme a été réalisée à Mayotte afin de disposer d'estimations populationnelles fiables sur l'importance de cette infection sur l'île et d'identifier les facteurs associés à la maladie. Il s'agissait d'une étude transversale sur un échantillon aléatoire en grappe dans la population âgée de 5 ans et plus vivant sur l'île. Les participants ont été interrogés à leur domicile, et un prélèvement sanguin a été réalisé. Les analyses biologiques (sérologie MAT) ont été réalisées par le Centre national de référence (CNR) de la leptospirose, à l'Institut Pasteur de Paris. Au total, l'étude a concerné 729 foyers, représentant 1 420 individus âgés d'au moins 5 ans. La séroprévalence de la leptospirose estimée à partir de l'étude était de 16,5%, indiquant une contamination importante de l'environnement par des leptospires pathogènes. Les facteurs associés au risque de la maladie étaient une durée de vie à Mayotte supérieure à 10 ans, être agriculteur ou sans emploi, être de sexe masculin, être en contact avec des animaux d'élevage (zébus ou chèvres), avoir dans son enfance joué dans des poubelles. Les résultats de l'étude de séroprévalence confirment que la leptospirose est fortement endémique à Mayotte, soulignant la nécessité d'une surveillance de cette pathologie sur l'île. (R.A.)

Auteur : Lernout T, Bourhy P, Collet L, Durquety E, Achirafi A, Filleul L
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2013, n°. 32, p. 402-7