Hyperendémie des infections à méningocoque en Seine-Maritime. Évolution de l'épidémiologie liée à la souche B:14:P1.7,16

Publié le 1 janvier 2007
Mis à jour le 6 septembre 2019

L'infection invasive à méningocoque (IIM) est une maladie redoutée du fait de sa survenue brutale, le plus souvent chez des jeunes enfants ou des adolescents, d'une létalité élevée, du risque de séquelles graves et du potentiel épidémique lié à certaines souches. Entre 700 et 1000 cas, surviennent chaque année en France, principalement des méningites et des méningococcémies. La létalité globale est d'environ 12 %. Les cas sont majoritairement sporadiques et comme dans la plupart des pays industrialisés, sont liés à différents génotypes de Neisseria meningitidis parmi lesquels prédominent les sérogroupes B, C et W135. Sur les 10 dernières années, le taux d'incidence global des IIM est passé de 0,8 à 1,5 cas pour 100 000 habitants (avec un pic en 2003, en partie lié à l'élargissement de la définition de cas ) et le sérogroupe B est responsable, selon les années, de 50 à 75 % des cas. Début 2003, l'Institut de veille sanitaire (InVS) était alerté par une augmentation d'incidence des IIM en Seine-Maritime. Une situation similaire avait déjà fait l'objet d'une investigation spécifique en 1997. Le taux d'incidence annuel moyen des IIM en Seine-Maritime, qui était de 0,8 pour 100 000 habitants avant 1996, est passé de 1,2 sur la période 1997-2002 à 3,0 sur la période 2003-2006, taux près de 2 fois plus élevé que pour le reste de la France. Cette situation d'hyperendémie est liée à une augmentation significative des IIM de sérogroupe B et plus particulièrement à la circulation d'une souche de sérotype 14 et de sous-type P1.7,16 appartenant au complexe clonal ST-32. Les caractéristiques épidémiologiques récentes (2003-2006) des IIM, et particulièrement celles liées à la souche B:14:P1.7,16, dans le département de Seine-Maritime et les autres départements en France sont présentées ci-après.

Auteur : Parent du Chatelet I, Taha MK, Sesboue C, Rouaud P, Perrocheau A, Levy Bruhl D
Archives de Pédiatrie, 2007, vol. 14, n°. 6, p. 537-40