Epidémiologie des infections invasives à méningocoque en France

Publié le 1 avril 2010
Mis à jour le 6 septembre 2019

La surveillance épidémiologique des infections invasives à méningocoque (IIM)en France repose principalement sur le dispositif de déclaration obligatoire et la caractérisation phénotypique et génotypique des souches au centre national de référence. Elle vise à détecter des alertes et à décrire l'évolution annuelle de la maladie. Depuis la mise en place de nouveaux critères de déclaration en 2002, entre 700 et 800 cas d'IIM sont déclarés chaque année en France, soit entre 1,2 et 1,6 cas pour 100 000 habitants. Ces cas surviennent principalement de manière sporadique. Le sérogroupe B est prédominant (environ 60 % des cas), suivi du sérogroupe C (environ 30 % des cas). Sur les années 2003-2008, la létalité était de 11 %, 27 % en présence d'un purpura fulminans contre 5 % en l'absence (p < 1 0-3). Elle variait également avec l'âge (13 % chez les moins de 1 an, 19 % chez les 50 ans et plus) et était plus élevée pour les IIM C (16 %) que pour les IIM B (9%, p < 10-3). Des situations de cas groupés ou d'augmentation d'incidence d'IIM B ou d'IIM C ont conduit les autorités de santé à mettre en oeuvre des mesures de contrôle spécifiques au cours des dernières années (chimioprophylaxie élargie ou campagne de vaccination contre le méningocoque C). Une campagne de vaccination contre une souche de phénotype B:14:P1.7,16 a démarré en Seine-Maritime en 2006 dans 6 cantons du secteur de Dieppe en 2006, puis dans 3 autres cantons en 2009, et dans la Somme début 2009, à l'ouest d'Abbeville. (R.A.)

Auteur : Parent du Chatelet I
MT Pediatrie, 2010, vol. 13, n°. 2, p. 126-34