Bulletin de santé publique VIH-IST. Décembre 2021.

Publié le 30 novembre 2021
Mis à jour le 29 novembre 2021

Points clés

Infection par le VIH

  • En 2020, 5,2 millions de sérologies VIH ont été réalisées par les laboratoires de biologie médicale. L’activité de dépistage du VIH, qui avait augmenté entre 2013 et 2019, a diminué entre 2019 et 2020 (-14%), en raison d’une baisse importante du recours au dépistage lors du 1er confinement au printemps 2020.
  • Le nombre de découvertes de séropositivité en 2020 a été estimé à 4 856 [IC95% : 4 481-5 231], soit une diminution de 22% par rapport à 2019. Cette diminution du nombre de diagnostics d’infection à VIH peut être expliquée en partie par la diminution de l’activité de dépistage. Elle pourrait également être due à une moindre exposition au VIH liée aux mesures de distanciation sociale, qui a plus vraisemblablement été limitée au 1er confinement.
  • Parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité en 2020, 43% sont des hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH), 38% sont des hétérosexuel.le.s né.e.s à l’étranger, 16% des hétérosexuel.le.s né.e.s en France, 1,5% des usagers de drogues injectables et 1,5% des personnes trans, toutes contaminées par rapports sexuels.
  • La diminution du nombre de découvertes de séropositivité en 2020 est plus marquée chez les personnes nées à l’étranger (-28%), quel que soit leur mode de contamination, que chez celles nées en France (-14%). Outre des flux migratoires en baisse, cette diminution peut s’expliquer par un accès au dépistage rendu plus particulièrement difficile pour cette population dans le contexte de la crise sanitaire. Chez les HSH nés en France, la diminution observée depuis plusieurs années se poursuit en 2020 (-15%).
  • En 2020, 30% des infections à VIH ont été découvertes à un stade avancé de l’infection, ce qui constitue une perte de chance en terme de prise en charge individuelle et un risque de transmission du VIH aux partenaires avant la mise sous traitement antirétroviral.

Infection à Chlamydia trachomatis

  • En 2020, 2,3 millions de dépistages d’infection à Chlamydia trachomatis (Ct) ont été réalisés par les laboratoires privés et environ 258 000 en CeGIDD, soit des diminutions respectives de 6% et de 30% par rapport à 2019.
  • Entre 2019 et 2020, le nombre de diagnostics d’infection à Ct a diminué de 8% en secteur privé et de 31% en CeGIDD. Le taux de positivité en CeGIDD est stable sur ces deux années, autour de 7%.
  • La majorité des patients diagnostiqués en médecine générale en 2020 étaient des femmes (54%) et des personnes hétérosexuelles (75%).
  • Parmi les échantillons anorectaux positifs à Ct analysés en 2020 par le CNR des IST bactériennes, la prévalence de la lymphogranulomatose vénérienne (LGV) était de 13,4%.

Infection à gonocoque

  • En 2020, 2,1 millions de dépistages du gonocoque ont été réalisés par les laboratoires privés et environ 254 000 en CeGIDD, soit des diminutions respectives de 5% et 28% par rapport à 2019.
  • Entre 2019 et 2020, le nombre de diagnostics d’infection à gonocoque a diminué de 13% en CeGIDD et le taux de positivité est passé de 3,2% à 3,9%. Ce taux était plus élevé chez les hommes (5,8%), notamment les HSH, et les personnes trans (6,3%) comparativement aux femmes (1,2%).
  • La majorité des patients diagnostiqués en médecine générale en 2020 étaient des hommes (77%), dont 54% étaient des HSH.

Syphilis

  • En 2020, 2,4 millions de dépistages de la syphilis ont été réalisés par les laboratoires du secteur privé et environ 2 500 en CeGIDD, soit des diminutions respectives de 6% et de 31% par rapport à 2019.
  • Entre 2019 et 2020, le nombre de diagnostics de syphilis a diminué de 18% en CeGIDD et le taux de positivité est passé de 1,2% à 1,4%. Ce taux était plus élevé chez les HSH (2,4%), qu’ils soient nés en France ou à l’étranger, comparativement aux hommes hétérosexuels (0,4%) ou aux femmes hétérosexuelles (0,3%).
  • La totalité des patients diagnostiqués en médecine générale en 2020 étaient des hommes, dont 85% étaient des HSH.

Impact de la pandémie à SARS-CoV-2 sur le dépistage du VIH et des IST bactériennes

  • Les baisses du recours au dépistage en 2020, observées à la fois pour le VIH et les IST bactériennes, peuvent laisser craindre un retard au diagnostic et une circulation plus importante de ces infections. Il est donc important, dans le contexte actuel de persistance de l’épidémie à SARS-CoV-2, d’inciter la population à recourir au système de soins, et notamment à l’offre de dépistage dans toutes ses modalités, afin de permettre une prise en charge adaptée.
  • Par ailleurs, il est essentiel d’améliorer l’exhaustivité des données de surveillance, qui s’est particulièrement dégradée ces 2 dernières années, afin de pouvoir disposer d’indicateurs robustes au niveau national et territorial, indispensables au suivi de la stratégie nationale de santé sexuelle 2017-2030.