La prise en charge des populations vulnérables infectées par la tuberculose et le VIH.

Publié le 24 mars 2009
Mis à jour le 6 septembre 2019

La vulnérabilité des patients infectés par le VIH faisant une tuberculose n'est pas seulement le fait d'une précarité socio-économique. D'autres facteurs comme l'insécurité administrative, affective, psychologique, linguistique ou culturelle jouent un rôle sous-estimé. Les migrants, particulièrement concernés par cette co-infection, mais également d'autres populations dont la santé n'est souvent plus une priorité en souffrent particulièrement. Cette vulnérabilité, aggravée pour les " sans-papiers " par la crainte de l'expulsion et par des pratiques administratives très contraignantes et pas toujours en adéquation avec la loi, concourt à éloigner les patients du soin, le recours médical étant alors tardif à des stades très évolués du déficit immunitaire et/ou de la tuberculose. Les réponses à ces difficultés doivent être plurielles et devraient s'appuyer sur une nécessaire complémentarité entre professionnels socio-sanitaires, institutions et support associatif. La prise de conscience par les professionnels de la réalité de ces difficultés sous toutes leurs formes est l'étape première, une capacité d'écoute et du temps disponible étant indispensables. Par ailleurs, la mise en place de structures d'accompagnement telles que la médiation, notamment culturelle, et le travail en équipe multidisciplinaire est une voie d'avenir, tout comme la mise en place d'équipes " hors les murs " pour aller au devant de ceux qui ont peur ou n'ont plus la force d'aller vers l'hôpital. Au-delà de l'enjeu individuel, il y a un vrai problème de santé publique car tous les facteurs sont réunis pour la diffusion de souches tuberculeuses multi-résistantes. (R.A.)

Auteur : Bouchaud O
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2009, n°. 12-13, p. 119-21