Evolution de la survie après un cancer chez les personnes infectées par le VIH. Résultats de la cohorte FHDH-ANRS CO4

Publié le 4 août 2014
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction : le cancer est la cause de décès la plus fréquente chez les personnes infectées par le VIH en 2010 en France. L'objectif de cette étude est d'évaluer l'évolution de la survie après un diagnostic de cancer entre 1992 et 2009 chez les personnes infectées par le VIH. Méthodes : dans la base de données hospitalière françaises sur l'infection à VIH (ANRS CO4), la survie après le diagnostic des trois cancers classant SIDA (sarcome de Kaposi (SK), lymphome non Hodgkinien (LNH), col de l'utérus) et des quatre cancers non classant sida les plus fréquents (maladie de Hodgkin, poumon, foie et canal anal) a été étudiée. Les taux de survie à cinq ans ont été estimés par l'estimateur de Kaplan-Meier selon quatre périodes de diagnostic : 1992 1996, 1997 2000, 2001 2004, 2005 2009. Des modèles de Cox ont été utilisés pour comparer la mortalité au cours des périodes, en ajustant sur le sexe, l'âge, l'origine et le groupe de transmission, la co-infection par le virus de l'hépatite B et de l'hépatite C, le statut SIDA et le taux de CD4 au diagnostic. Les taux de survie à cinq ans après un diagnostic de cancer en 2001 2004 estimés en population générale par les registres des cancers du réseau Francim ont été rapportés. Résultats : parmi les 99 230 personnes suivies dans la cohorte, nous avons identifié 941 SK viscéraux et 2733 SK non viscéraux, 2309 LNH, 181 cancers de col de l'utérus, 464 maladies de Hodgkin, 444 cancers du poumon, 317 cancers du foie et 257 cancers du canal anal. En 2005 2009, les taux de survie à cinq ans étaient de 17 % (IC à 95 % ; 9 % 26 %) pour le cancer du poumon (13 % en population générale), 20 % (IC à 95 % ; 12 % 29 %) pour le cancer du foie (10 % en population générale), 63 % (IC à 95 % ; 48 % 75 %) pour le cancer du canal anal, 65 % (IC à 95 % ; 59 % 70 %) pour le LNH (53 % en population générale), 73 % (IC à 95 % ; 58 % 84 %) pour le cancer du col de l'utérus (62 % en population générale), 83 % (IC à 95 % ; 72 % 90 %) pour le SK viscéral, 87 % (IC à 95 % ; 80 % 92 %) pour la maladie de Hodgkin (79 % en population générale) et 92 % (IC à 95 % ; 88 % 95 %) pour le SK non viscéral. Après ajustement sur des facteurs de confusion potentiels, une amélioration de la survie au cours des périodes récentes était observée pour le SK, le LNH, la maladie de Hodgkin et le cancer du foie, tandis qu'aucune différence n'était observée pour les trois autres cancers. Conclusion : la survie s'est améliorée au cours du temps pour plusieurs des cancers étudiés. Pour les cancers les plus létaux, le cancer du foie et du poumon, les taux de survie à cinq ans dans la période la plus récente chez les personnes infectées par le VIH étaient proches de ceux observés dans la population générale en France en 2001 2004. (R.A.)

Auteur : Hleyhel M, Belot A, Bouvier AM, Tattevin P, de Castro N, Salmon D, Simon A, Spano JP, Costagliola D, Grabar S
Revue d'épidémiologie et de santé publique, 2014, vol. 62, p. S118-9