Les infections sexuellement transmissibles bactériennes en France : situation en 2015 et évolutions récentes.

Publié le 29 novembre 2016
Mis à jour le 6 mars 2024

Introduction : les infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes augmentent en France depuis la fin des années 1990. Cet article présente les tendances épidémiologiques récentes jusqu'en 2015, ainsi que les caractéristiques des patients diagnostiqués pour une IST. Méthode : la surveillance des IST repose sur des réseaux volontaires de médecins et de biologistes. Le réseau de surveillance des IST " RésIST " recueille auprès des cliniciens des données démographiques, cliniques, biologiques et comportementales pour les syphilis précoces et les gonococcies. Un réseau coordonné par le Centre national de référence (CNR) des infections à Chlamydiae collecte le même type de données pour les lymphogranulomatoses vénériennes (LGV) rectales et les infections rectales à Chlamydia non L. Les réseaux de laboratoires " Renachla " et " Rénago " recueillent des données démographiques et biologiques pour les chlamydioses et les gonococcies. Les tendances 2013-2015 sont décrites en considérant le nombre de cas déclarés par les sites ayant participé de façon constante sur cette période. Résultats : en 2015, le nombre de syphilis précoces, d'infections à gonocoque et de LGV a continué d'augmenter. Cette progression est particulièrement marquée chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH). Une hausse du nombre de syphilis et de gonococcies est également observée chez les hétérosexuels, malgré un nombre de cas relativement faible. Conclusion : la syphilis précoce, l'infection à gonocoque et la LGV progressent en France, notamment chez les HSH. Cette progression reflète une augmentation des comportements sexuels à risque décrite par les études comportementales menées dans cette population. Un dépistage précoce des patients et de leurs partenaires, suivi d'un traitement rapide, est indispensable pour interrompre la transmission des IST, dans un contexte de prévention du VIH qui s'est élargie à d'autres outils que le préservatif seul.

Auteur : Ndeikoundam Ngangro N, Viriot D, Fournet N, de Barbeyrac B, Goubard A, Dupin N, et al.
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2016, n°. 41-42, p. 738-44