L'infection par le VIH parmi les patients avec un diagnostic d'infection sexuellement transmissible dans le réseau RésIST entre 2000 et 2007 en France.

Publié le 1 décembre 2008
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction - L'interaction entre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST) est complexe. Les IST favorisent la transmission du VIH et réciproquement. Cet article a pour objectif de décrire la prévalence de la séropositivité à VIH parmi les patients pour lesquels un diagnostic d'IST (syphilis, gonococcie et lymphogranulomatose (LGV) rectale) a été déclaré au réseau de surveillance national RésIST entre 2000 et 2007. Méthode - La surveillance des IST est volontaire en France métropolitaine et dans les Dom. Elle s'appuie sur des Centres d'information, de dépistage et de diagnostic des IST (Ciddist), des consultations hospitalières et des cabinets de médecine de ville. Les cas sont définis selon des critères cliniques et biologiques. Les données cliniques du questionnaire sont documentées par le clinicien et complétées par un auto-questionnaire sur les comportements sexuels dans les 12 derniers mois précédant le diagnostic de l'IST. Les questionnaires, anonymes, sont envoyés par le médecin à l'Institut de veille sanitaire. Résultats - Sur la période d'étude, 2 892 cas de syphilis, 653 cas de gonococcie et 567 cas de LGV ont été déclarés. La prévalence du VIH était de 16 %, 45 % et 90 % pour les patients avec une gonococcie, une syphilis ou une LGV respectivement. Tous les patients LGV+ étaient homosexuels. Pour la gonococcie et la syphilis, la prévalence de la séropositivité au VIH+ variait selon l'orientation sexuelle ; elle était supérieure chez les homo-bisexuels masculins (23 % et 51 % respectivement) comparativement aux hommes hétérosexuels (3 % et 16 %) et aux femmes hétérosexuelles (3 % et 6 %). Parmi les patients VIH+, la proportion de patients découvrant leur séropositivité au VIH au moment du diagnostic d'IST était élevée : 18 % pour les patients avec une gonococcie et 12 % pour les patients avec une syphilis. Conclusion - La prévalence de l'infection à VIH est élevée parmi les patients avec un diagnostic d'IST (syphilis, gonococcie et LGV) et une proportion non négligeable de patients découvrent leur séropositivité au moment du diagnostic de l'IST. Il est nécessaire de poursuivre les efforts pour promouvoir la prévention primaire et secondaire, globale portant sur l'ensemble des IST (VIH et autres). (R.A.)

Auteur : Gallay A, Bouyssou A, Fischer A, Dupin N, Lassau F, Lemarchand N, Kreplak G, Alcaraz I, Vernay Vaisse C, Leclerc M, Nassar N, Sednaoui P, Janier M, de Barbeyrac B, Semaille C
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2008, n°. 45-46, p. 453-7