Epidémiologie actuelle des infections sexuellement transmissibles bactériennes en France

Publié le 1 avril 2013
Mis à jour le 6 septembre 2019

Les infections sexuellement transmissibles (IST) restent un problème majeur de santé publique en France. Une surveillance pérenne est réalisée grâce à des réseaux volontaires de cliniciens (RésIST) et de laboratoires (Rénago, Rénachla, réseau lymphogranulomatose vénérienne). Ils produisent des indicateurs montrant l'évolution des principales IST bactériennes. Le nombre d'infections à gonocoque a augmenté pendant toute la décennie 2000 à 2010 chez l'homme comme chez la femme. La baisse de la sensibilité des souches de gonocoque aux antibiotiques de première intention (céphalosporines à large spectre) impose de garder une vigilance soutenue. Le nombre de dépistages et de diagnostics d'infections urogénitales à chlamydia continue à augmenter dans les deux sexes, notamment en raison d'un dépistage accru chez les jeunes. La relative stabilité des cas de syphilis récente et de lymphogranulomatose vénérienne (LGV) rectale nécessite d'être confirmée dans les années à venir. Ces deux IST touchent très majoritairement les homo/bisexuels masculins. Il persiste un niveau élevé de co-infection par le VIH avec la LGV et la syphilis, et dans une moindre mesure avec la gonococcie. On observe que l'utilisation systématique de préservatifs reste insuffisante, notamment lors des fellations.

Auteur : La Ruche G, Goulet V, Bouyssou A, Sednaoui P, de Barbeyrac B, Dupin N, Semaille C
La Presse médicale, 2013, vol. 42, n°. 4 (Pt 1), p. 432-9