Epidémie de syphilis en Guadeloupe en 2001 : lien avec la précarité sociale et la consommation de crack

Publié le 26 novembre 2002
Mis à jour le 9 septembre 2019

La syphilis vénérienne, en déclin depuis vingt ans dans les pays développés, y a atteint des taux d'incidence faibles <5/100.000. Certains de ces pays, dont la France, ont ainsi abandonné sa déclaration obligatoire, au moment même où la syphilis amorçait avec d'autres maladies sexuellement transmissibles (MST) un retour inattendu. En revanche, dans les pays en développement comme ceux des Caraïbes, la syphilis est restée largement endémique avec une incidence élevée et stable. Les départements français d'Amérique de Guadeloupe, Martinique et Guyane, très favorisés au plan socioéconomique, font exception dans la région : les MST (hors VIH) y ont connu la même évolution qu'en Europe, avec une quasi disparition de la syphilis primo-secondaire depuis 1990 (0 à 5 cas par an, pour la Guadeloupe). Entre janvier et avril 2001, 13 cas de syphilis primo-secondaire ont été référés au centre hospitalier universitaire (CHU) de Pointe-à-Pitre, desservant une zone de 300 000 habitants. Le fait a été notifié aux autorités sanitaires, et les investigations ont été menées à partir de mars 2001 afin de confirmer l'épidémie, d'en préciser l'extension et les caractéristiques, et de proposer le cas échéant des recommandations. (R.A.)

Auteur : Muller P, Colombani F, Azi M, Belleoud A, Perino C, Chaud P, Boucharlat A, Strobel M
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2002, n°. 48, p. 241-2