Enquête sur les lieux de consultation et les caractéristiques des personnes prélevées pour recherche de Chlamydia trachomatis dans les laboratoires appartenant au réseau RENACHLA

Publié le 1 décembre 2003
Mis à jour le 6 septembre 2019

Une enquête a été réalisée auprès d'un échantillon de laboratoires de biologie médicale (LABM) afin de calculer les taux de prélèvements positifs des sujets ayant eu un test de recherche de Chlamydia trachomatis (Ct) par âge et sexe et selon les lieux de consultation. Le but de cette enquête était de disposer de données apportant une aide à la décision pour définir les lieux de consultation où mettre en place un dépistage des sujets asymptomatiques. Les laboratoires appartenant au réseau de surveillance Renachla ont été sollicités. Quarante quatre laboratoires ont accepté de participer et ont transmis l'information sur 15 597 sujets ayant eu un test diagnostic par identification directe. Les enregistrements où certaines variables (âge, sexe, information sur le lieu de prescription et résultat du test) n'étaient pas complétées, n'ont pas été pris en compte. Au final, l'analyse a porté sur 8 879 prélèvements génito-urinaires réalisés chez des sujets de plus de 14 ans qui avaient consulté dans un des lieux suivants : cabinet libéral de médecine ou de gynécologie, consultation hospitalière de gynécologie, maternité-obstétrique, dispensaire anti-vénérien (Dav), centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG), centre de planification familiale (CPEF) et centre d'orthogénie. Les informations concernant ces 8 879 sujets ont été recueillies par 23 laboratoires (12 privés et 11 publics) principalement en 2001. Le taux de positivité est le rapport du nombre de sujets ayant eu au moins un prélèvement positif sur le nombre de sujets ayant une recherche sur un prélèvement génitourinaire. Un sujet ayant eu plusieurs prélèvements n'a été comptabilisé qu'une seule fois. Chez les gynécologues libéraux ou hospitaliers, le taux de positivité diminue avec l'âge : il est supérieur à 5% chez les femmes de moins de 19 ans, autour de 3% chez les 20-29 ans et diminue fortement après 29 ans (<2%). Dans les CPEF et les centres d'orthogénie le taux de positivité est élevé jusqu'à 29 ans. Dans les Dav, le taux est très élevé (>10%) jusqu'à 24 ans chez la femme et jusqu'à 34 ans chez l'homme. Dans les CDAG, le taux de positivité sont élevés (>7%) jusqu'à 24 ans chez la femme et à tous les âges chez l'homme. Cette étude a permis d'identifier pour les jeunes de moins de 25 ans, des lieux où le taux de positivité est très élevé aussi bien chez l'homme que chez la femme (9 à 14% dans les Dav et les CDAG) et des lieux où le taux de positivité est élevé mais d'un niveau plus faible (4 à 5% chez les gynécologues hospitaliers et privés, dans les CPEF et les services d'orthogénie). Chez les médecins généralistes, le taux de positif chez les jeunes de moins de 25 ans est de 0% chez les femmes et de 5,6% chez les hommes, mais il n'est pas possible de conclure, les effectifs étant trop faibles (52 femmes prélevées avec aucun cas positif, 18 hommes prélevés avec un cas positif). Cette enquête montre qu'il est possible de réaliser des enquêtes auprès des LABM avec un recueil de l'âge, du sexe du sujet prélevé et du lieu de prescription du test, notamment lorsque l'informatisation leur permet d'extraire les données sollicitées. Les résultats de cette enquête sont un appui aux recommandations de l'Agence nationale d'accrédiation et d'évaluation en santé (Anaes) proposant de réaliser en France un dépistage systématique opportuniste des infections uro-génitales à Ct dans les CPEF, les CDAG, les Dav, les centres d'orthogénie, préférentiellement chez les femmes de moins de 25 ans et les hommes de moins de 30 ans. (R.A.)

Auteur : Georges S, Goulet V, Laurent E
Année de publication : 2003
Pages : 22 p.