L'épidémiologie des infections sexuellement transmissibles en France

Publié le 1 mai 2005
Mis à jour le 6 septembre 2019

Contexte. ¿ La surveillance des infections sexuellement transmissibles (IST) repose en France sur des systèmes de surveillance volontaires. Méthodes. ¿ Des réseaux de surveillance de biologistes ou de cliniciens existent pour les infections à gonocoque (Renago), les infections à chlamydiae urogénitales (Renachla), la syphilis et la lymphogranulomatose vénérienne rectale (LGV). Résultats. ¿ De 2000 à 2003, 1089 cas de syphilis infectieuse ont été déclarés. La majorité des cas a été diagnostiquée en Île-de-France et concerne principalement des homosexuels masculins. Après une hausse entre 1997 et 2000, les infections à gonocoque stables de 2000 à 2002, ont de nouveau augmenté en 2003. La LGV affecte exclusivement des homosexuels masculins. Au 30 novembre 2004, les investigations épidémiologiques ont permis de dépister 123 cas de cette infection, jusque-là quasi inexistante. Les chlamydioses urogénitales ont tendance à augmenter depuis 2001 en particulier chez la femme. Discussion. ¿ Les données issues de la surveillance fondée sur le volontariat sous-estiment le nombre réel de cas. Elles montrent, cependant, que la recrudescence des IST annoncée par l'augmentation des infections à gonocoque, s'est confirmée ces dernières années. La résurgence de la syphilis en 2000 et l'émergence de la LGV en 2004 indiquent, de plus, que les homosexuels masculins sont les plus concernés par ces infections. Les tendances observées en France sont similaires à celles de nombreux pays européens. Des politiques de prévention de ces IST, facteur de risque supplémentaire de dissémination de l'infection à VIH, sont devenues nécessaires à l'échelle européenne.

Auteur : Herida M, Michel A, Goulet V, Janier M, Sednaoui P, Dupin N, de Barbeyrac B, Semaille C
Médecine et maladies infectieuses, 2005, vol. 35, n°. 5, p. 281-89