Surveillance des bactéries multirésistantes dans les établissements de santé en France. Réseau BMR-Raisin. Résultats 2010

Publié le 1 février 2012
Mis à jour le 6 septembre 2019

La maîtrise de la diffusion des bactéries multirésistantes (BMR) dans les établissements de santé (ES) est une priorité du Programme national de lutte contre les infections nosocomiales (IN) depuis le milieu des années 1990 avec une incitation des ES au travers de recommandations nationales à la prévention et à la surveillance. Depuis 2002, le Réseau d'alerte, d'investigation et de surveillance des infections nosocomiales (Raisin) coordonne une surveillance nationale des Staphylococcus aureus résistants à la méticilline (Sarm) et des entérobactéries productrices de béta-lactamases à spectre étendu (EBLSE) isolées de prélèvements à visée diagnostique dans les ES français. Cette surveillance en réseau est organisée trois mois par an et le nombre de prélèvements est rapporté au nombre de journées d'hospitalisation (JH). Les tendances ont été étudiées pour les ES participants chaque année depuis 2005. En 2010, 933 ES ont participé à la surveillance soit une augmentation de 95 % par rapport à 2002. Pour les Sarm, la densité d'incidence (DI) globale était de 0,40 pour 1 000 JH et variait peu selon l'interrégion. Elle était plus élevée en court séjour (0,52) et en réanimation (1,14) qu'en SSR-SLD (0,27). Depuis 2005, la DI des Sarm a diminué globalement de 34 % et de 55 % en réanimation. Pour les EBLSE, la DI globale était de 0,39 pour 1 000 JH, variant de 0,23 à 0,66 selon l'interrégion. Elle était deux fois plus élevée en court séjour (0,52) qu'en SSR-SLD (0,23). Depuis 2005, la DI des EBLSE a augmenté de 232 %. Sur l'ensemble des ES participants, la proportion de l'espèce Escherichia coli au sein des EBLSE a augmenté de 18,5 % en 2002 à 59,7 % en 2010. La diminution de la densité d'incidence des Sarm suggère un impact positif des actions de prévention instituées dans les services participants au réseau. Le nombre d'IN à SARM pour l'année 2010 est toutefois estimé entre 39 000 et 46 000, dont environ 5 000 bactériémies. À l'opposée, la densité d'incidence des EBLSE continue d'augmenter, en particulier celle des Escherichia coli, et doit mobiliser l'ensemble des professionnels de santé. (R.A.)

Auteur : Jarlier V, Arnaud I, Carbonne A
Année de publication : 2012
Pages : 84 p.