Surveillance de la résistance bactérienne aux antibiotiques en ville, réseau Labville. Mise en oeuvre d'un recueil automatisé des données de bactériologie dans des laboratoires d'analyses de biologie médicale privés, 2005-2009. Bilan d'une expérimentation

Publié le 1 octobre 2011
Mis à jour le 6 septembre 2019

Pour compléter la surveillance de la résistance aux antibiotiques en France, l'Institut de veille sanitaire (InVS) a créé en 2000 un réseau de 69 laboratoires privés d'analyses médicales de ville (LABM) répartis en France métropolitaine : le réseau Labville. Un transfert automatisé des résultats de bactériologie imprimés par reconnaissance du flux d'impression et envoi quotidien et sécurisé à l'InVS a été expérimenté. Les formats d'impression différents selon les LABM, leurs équipements (imprimantes) et le type de résultats ont imposé des règles d'extraction des données spécifiques pour chacun. Les données reçues en texte brut structuré étaient non transcodées. Entre 2006 et 2009, 44 LABM ont transmis des données. Les indicateurs produits étaient cohérents avec la littérature : 20,9 % des Staphylococcus aureus résistants à la méticilline et 2,2 % des Escherichia coli résistants aux céphalosporines de 3e génération. Mais l'instabilité des formats d'impression invalidait régulièrement tout ou partie de la récupération des données. Sur les 36 LABM fonctionnels en avril 2009, 29 avaient eu au moins une interruption de réception nécessitant un suivi des LABM connectés et des adaptations constantes des règles d'extraction ou transcodage des données, motivant l'arrêt de l'expérimentation en novembre 2009. La surveillance de la RATB en ville reste cruciale pour la collectivité, notamment avec la dissémination croissante de souches d'Escherichia coli BLSE. Des solutions alternatives pragmatiques doivent être explorées : conduite d'études ponctuelles ciblées et pouvant être répétées et incitation des Centres nationaux de référence (CNR) concernés à recueillir l'origine des souches pour produire des indicateurs propres à la ville. Une collaboration avec les réseaux de LABM existants et avec les CNR permettraient de développer ces deux approches. (R.A.)

Auteur : Maugat S, Georges S, Nicolau J
Année de publication : 2011
Pages : 77 p.