Les infections à Neisseria gonorrhoeae en France en 2006 : progression importante chez les femmes et augmentation persistante des résistances à la ciprofloxacine.

Publié le 5 février 2008
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction - En France, les données de surveillance des infections gonococciques permettent de suivre les tendances temporelles entre 1986 et 2006 et de décrire les caractéristiques des malades et des souches de gonocoque en 2006. Méthodes - Les laboratoires participant volontairement au réseau Renago envoient les souches isolées au Centre national de référence (CNR) des gonocoques et une fiche épidémiologique pour chaque patient à l'Institut de veille sanitaire (InVS). Le nombre moyen de gonocoques isolés par an et par laboratoire actif (Ng/lab/an) permet le suivi de l'évolution des gonococcies. Le CNR teste la sensibilité des gonocoques à six antibiotiques. Depuis 2004, des cliniciens de six centres pilotes envoient à l'InVS des questionnnaires avec les données cliniques et comportementales de chaque patient. Résultats - En 2006, le Ng/lab était toujours en nette progression (+50 %) comparé à 2005 avec 3,75 Ng/lab. Cette tendance était très marquée chez les femmes (+264 %) et en province (+94 %). La part des gonocoques d'origine masculine demeurait majoritaire (84 %) et la proportion des souches anales (12 %) augmentait de 2 %. La croissance de la résistance à la ciprofloxacine (43 %) se poursuivait (+12 %). Conclusion - La persistance de l'augmentation des gonococcies s'inscrit dans un contexte de recrudescence générale des infections sexuellement transmissibles (IST). Tous les indicateurs sont en nette progression, dont la résistance à la ciprofloxacine à l'origine d'échecs thérapeutiques. Le suivi des résistances aux antibiotiques est une priorité pour permettre d'adapter les traitements et diminuer la diffusion des souches résistantes.

Auteur : Gallay A, Bouyssou Michel A, Lassau F, Basselier B, Sednaoui P
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2008, n°. 5-6, p. 33-6