Expérimentation d'un transfert automatisé des données microbiologiques de laboratoires de biologie médicale de ville à des fins de surveillance épidémiologique, réseau Labville, France, 2005-2009

Publié le 16 juillet 2013
Mis à jour le 6 septembre 2019

L'expérimentation Labville, conduite de 2005 à 2009 pour contribuer à surveiller la résistance aux antibiotiques (RATB), mettait en oeuvre un transfert automatisé, quotidien et sécurisé des données de bactériologie d'un réseau de 69 laboratoires de ville (LABM). Les données étaient capturées par reconnaissance des flux d'impression des comptes-rendus d'analyse. L'évaluation du système a considéré le nombre de LABM équipés et les indicateurs épidémiologiques produits. Entre 2005 et 2009, 44 LABM ont transmis leurs données. Les proportions de résistance produites dans chaque espèce bactérienne étaient cohérentes avec la littérature : 20,9% des souches de Staphylococcus aureus résistantes à la méticilline et 2,2% des souches d'Escherichia coli résistantes aux céphalosporines de 3e génération. L'instabilité des formats d'impression invalidait toutefois régulièrement la récupération des données. Les règles d'extraction et de transcodage des données devaient être adaptées constamment, motivant l'arrêt de l'expérimentation en 2009. L'expérimentation Labville a confirmé que les LABM disposaient des données pertinentes pour surveiller la RATB en ville, mais n'a pas validé de solution technique pérenne pour les récupérer. La surveillance de la RATB en ville reste à renforcer, notamment face à la diffusion des souches d'Escherichia coli productrices de bêtalactamases à spectre étendu. Plusieurs alternatives peuvent y contribuer : études ciblées (possiblement répétées), production d'indicateurs propres à la médecine de ville par les Centres nationaux de référence et collaboration avec les réseaux existants.(R.A.)

Auteur : Maugat S, Georges S, Nicolau J, Coignard B
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2013, n°. 28-29, p. 354-9