Signalements externes des infections nosocomiales, France, 2007-2009

Publié le 12 octobre 2010
Mis à jour le 6 septembre 2019

Depuis 2001, le signalement externe de certaines infections nosocomiales (IN), rares ou sévères, est obligatoire dans les établissements de santé (ES) et le bon fonctionnement de ce système d'alerte repose notamment sur l'adhésion des équipes hospitalières. De 2007 à 2009, 3 721 signalements totalisant 15 192 cas d'infections ou colonisations ont été reçus au niveau national, soit une moyenne de 1 240 signalements par an, en augmentation de 23 % par rapport à 2006 ; 35 % des signalements recensés correspondaient à des cas groupés. Les microorganismes les plus fréquemment à l'origine d'un signalement étaient Clostridium difficile (15 %), Enterococcus spp (14 %) et Staphylococcus spp (9 %). Outre une aide au quotidien apportée aux ES, le signalement a permis de confirmer le contrôle progressif d'épidémies régionales connues, en particulier celles à C. difficile dans le Nord-Pas-de-Calais ou à entérocoques résistants aux glycopeptides en Lorraine. Il a aussi permis d'identifier de nouveaux risques émergents, tels que ceux liés à l'importation de l'étranger de bactéries hautement résistantes, ou à certaines pratiques de soins en ville. En 2009, 46 % des ES français avaient effectué au moins un signalement depuis 2001 ; des disparités subsistaient dans les taux de signalement selon les interrégions, en partie liées à certaines épidémies régionales et traduisant une appropriation encore variable du dispositif. De nouvelles initiatives permettront prochainement de renforcer ce système d'alerte : amélioration des retours d'expérience, programmes de formation renouvelés et déploiement de l'outil de signalement électronique Sin@pse fin 2011. (R.A.)

Auteur : Poujol I, Thiolet JM, Bernet C, Carbonne A, Dumartin C, Senechal H, Simon L, Venier AG, Alleaume S, Coignard B
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2010, n°. 38-39, p. 393-7