Femmes usagères de drogues et pratiques à risque de transmission du VIH et des hépatites. Complémentarité des approches épidémiologique et socio-anthropologique, Enquête Coquelicot 2004-2007, France

Publié le 10 mars 2009
Mis à jour le 6 septembre 2019

Contexte - En France, les femmes usagères de drogues sont essentiellement étudiées sous l'angle de la grossesse et des conséquences de l'usage de drogues de la mère sur l'enfant à naître. Peu d'études françaises se sont attachées à étudier les profils et les pratiques des femmes usagères de drogues. Entre 2004 et 2007, l'enquête Coquelicot a permis de décrire les profils de ces femmes, les situations à risque vis-à-vis du VIH, du VHB et du VHC auxquelles elles sont exposées lors de la consommation de drogues, et de comprendre le contexte des prises de risque, en prenant en compte la dimension sexuée. Méthode - L'enquête Coquelicot est une enquête épidémiologique transversale multivilles (Lille, Strasbourg, Paris, Bordeaux et Marseille) menée auprès de 1 462 usagers de drogues ayant sniffé ou injecté au moins une fois dans la vie. Un volet socio-anthropologique complémentaire a été mené auprès de 99 usagers. Résultats - Les femmes consomment plus de crack/free-base, de sulfates de morphine et de solvants que les hommes et rapportent globalement plus de pratiques à risque. Les entretiens mettent en évidence la place centrale du partenaire sexuel lors du contexte de l'initiation et dans la trajectoire de consommation des femmes, et les stratégies de protection différenciées selon les partenaires de partage. Discussion-Conclusion - La prévention des risques chez les femmes usagères de drogues doit aller au-delà d'une simple approche individuelle, en intégrant la dimension du couple, et plus globalement la dimension sociale des rapports hommes/femmes. (R.A.)

Auteur : Jauffret Roustide M, Oudaya L, Rondy M, Le Strat Y, Couturier E, Mougin C, Emmanuelli J, Desenclos JC
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2009, n°. 10-11, p. 96-9