Épidémiologie des donneurs de sang infectés par le VHB et le VHC et risque résiduel de transmission de ces infections par transfusion en France, 1992-2018

Publié le 24 novembre 2020
Mis à jour le 18 août 2021

Depuis 1992, la surveillance des donneurs de sang a pour objectif de suivre la prévalence et l'incidence des infections transmissibles par le sang, dont celles dues aux virus des hépatites B (VHB) et C (VHC), ainsi que les facteurs de risque, et d'évaluer le risque résiduel de transmettre ces infections par transfusion. Cet article présente le bilan de la surveillance pour ces deux virus sur la période 2016-2018 et les tendances depuis 1992. Sur les 8,8 millions de dons prélevés entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2018, 493 ont été confirmés positifs pour le VHB (AgHBs et/ou ADN) et 260 pour le VHC (Ac et/ou ARN). La prévalence du VHB (5,5 pour 104 donneurs) était 2 fois plus élevée que celle du VHC (2,6 pour 104) et l'incidence 4 fois plus élevée (respectivement 0,59 et 0,15 pour 105 donneurs-années). Depuis la période 1992-1994, la prévalence a été divisée par 5 pour le VHB, par 15 pour le VHC et l'incidence par 10 et 20 respectivement. Être originaire d'une zone d'endémie est le facteur de risque le plus fréquent pour le VHB (53% sur la période 2016-2018). Pour le VHC, les facteurs de risque les plus fréquents sont l'exposition nosocomiale (41%) et l'usage de drogues (19%). Sur la période 2016-2018, le risque résiduel a été estimé à 1/2 850 000 dons pour le VHB et 1/34 000 000 pour le VHC. Depuis la période 1992-1994, ils ont été divisés respectivement par 30 et 170. Bien que la population des donneurs de sang soit sélectionnée, elle donne des informations sur la population générale : depuis 1992, la forte diminution de la prévalence du VHC, notamment chez les plus jeunes, et la chute de l'incidence confortent l'hypothèse d'une diminution de l'incidence du VHC dans la population générale en France. Les données de surveillance des donneurs de sang démontrent que la sécurité virale des produits sanguins est aujourd'hui très élevée.

Auteur : Pillonel Josiane, Boizeau Laure, Gallian Pierre, Garrabe Eliane, Chabli Lila, Morel Pascal, Laperche Syria
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2020, n°. 31-32, p. 632-639