Les points essentiels
Parmi les 148 laboratoires ayant participé à la surveillance du dépistage de l'hépatite B en continu (soit douze trimestres) entre 2008 et 2010.
- L'activité sérologique globale de dépistage de l'antigène HBs (AgHBs) a augmenté progressivement (+9,3 %) depuis 2008 au sein du réseau, cette augmentation d'activité étant plus marquée dans les laboratoires privés (+21 %) que dans les laboratoires publics (+4,5 %), et plus chez les femmes (+20,2 %) que chez les hommes (+15,3 %).
- Cette activité de dépistage concerne majoritairement des femmes dans les laboratoires privés du réseau (63,6 %) alors qu'elle concerne aussi souvent les hommes (49,7 %) que les femmes (50,3 %) dans les laboratoires publics. Cette différence pourrait s'expliquer par un recours facilité des femmes enceintes aux laboratoires privés de proximité pour le dépistage de l'AgHBs qui est remboursé à 100 % dans le cadre du dépistage obligatoire de l'AgHBs au 6ème mois de grossesse. Cette augmentation de l'activité de dépistage (+9,3 %) entre 2008 et 2010, s'accompagne d'une augmentation (+5 %) du nombre de personnes diagnostiquées positives, plus importante chez les hommes (+8,6 %) que chez les femmes (+1,3 %).
- Les personnes diagnostiquées positives pour l'AgHBs sont plus souvent des hommes (60 %). Ils sont significativement plus âgés que les femmes (médiane d'âge : 38 ans versus 33 ans).
- L'indicateur de contrôle de positivité est resté stable sur la période (0,6 %). Il est toujours plus élevé chez les hommes (0,87 %) que chez les femmes (0,49 %), et deux fois plus élevé dans les laboratoires publics que dans les laboratoires privés.
L'Institut de Veille Sanitaire a réalisé une enquête nationale sur l'activité de dépistage des hépatites B et C en France en 2010. Cette enquête LaboHep a montré que le réseau RenaVHC/B surestime en 2010 le nombre moyen de tests AgHBs réalisés dans les laboratoires publics et privés et, sous-estime l'indicateur de contrôle de positivité des laboratoires privés. C'est pourquoi, l'enquête LaboHep, reconduite tous les 3 ans, se substitue dorénavant au réseau RenaVHC/B pour suivre l'évolution de l'activité de dépistage des anticorps anti-VHC et de l'AgHBs en France.
Participation
Parmi les 204 laboratoires du réseau Rena VHC/B contactés pour participer à la surveillance du dépistage de l'antigène HBs (AgHBs) (marqueur sérologique de l'infection par le virus de l'hépatite B), 198 ont fourni au moins un questionnaire trimestriel sur la période 2008-2010. Parmi eux, 148 (75 %) ont communiqué leur données pour les douze trimestres de la période (= participation en continu). Ils sont répartis en 80 laboratoires publics (54 %) et 68 laboratoires privés (46 %).
Activité sérologique globale de dépistage de l'antigène (Ag) HBs
Dans les 148 laboratoires participant en continu à la surveillance entre 2008 et 2010, l'activité sérologique globale de l'AgHBs, définie comme le nombre total de sérologies AgHBs réalisées sur une période donnée quelle qu'en soit l'indication (dépistage, contrôle et indication non précisée) est de 1 191 459 sérologies.L'activité sérologique globale a augmenté (+9,3 %) dans la période passant de 380 548 sérologies réalisées en 2008 à 416 004 sérologies en 2010. Cette augmentation a été progressive sur la période (+3,8 % entre 2008 et 2009 et +5,3 % entre 2009 et 2010) (Figure 1).L'analyse des données de l'assurance maladie montre également une augmentation régulière du nombre de sérologies Ag HBs réalisées et remboursées par le régime général en France de 2000 à 2011 (sources : Biolam, SNIIRAM , exploitation : InVS).
Figure 1
Activité sérologique globale AgHBs (totale et selon le sexe) dans les 148 laboratoires ayant participé en continu* à la surveillance du dépistage de l'hépatite B, réseau Rena-VHC/B, France, 2008-2010
*participation à tous les trimestres de la période.
Pour chaque année, on observe une baisse du nombre de sérologies AgHBs réalisées au cours du 3e trimestre, suivie d'une augmentation au 4e trimestre.
Activité sérologique globale de dépistage de l'AgHBs par sexe
*participation à tous les trimestres de la période.
L'activité sérologique globale du dépistage de l'AgHBs au sein du réseau concerne majoritairement les femmes depuis 2008 (Tableau 1), cette proportion pouvant s'expliquer par l'obligation du dépistage de l'antigène HBs au cours du 6ème mois de grossesse (décret 92-143 de février 1992).On note que 13 % de l'activité sérologique globale de dépistage de l'AgHBs depuis 2008 ont été réalisés sans indication de sexe des personnes ce qui pourrait refléter une activité de dépistage réalisée dans le cadre de consultations de dépistage anonyme et gratuit (CDAG).L'augmentation de l'activité sérologique globale du dépistage de l'AgHBs observée au sein du réseau depuis 2008 a concerné les hommes (+15,3 %) comme les femmes mais cette augmentation d'activité est plus marquée chez les femmes (+20,2 %).
Activité sérologique globale de dépistage de l'AgHBs par type de laboratoire
Figure 2
Activité sérologique globale AgHBs selon le type de laboratoire pour les 148 laboratoires ayant participé en continu* à la surveillance du dépistage de l'hépatite B, réseau Rena-VHC/B, France, 2008-2010
*participation à tous les trimestres de la période.
L'activité sérologique globale de dépistage de l'AgHBs dans les laboratoires publics du réseau est 2,2 fois plus élevée que celle des laboratoires privés.Entre 2008 et 2010, l'augmentation de l'activité sérologique globale de dépistage de l'AgHBs au sein du réseau a concerné les laboratoires publics (+4,5 %) comme les laboratoires privés mais de façon plus marquée pour ces derniers (+21 %).L'activité sérologique globale de dépistage de l'AgHBs concerne très majoritairement les femmes (63,6 %) dans les laboratoires privés du réseau alors que cette activité concerne presque aussi souvent les hommes (49,7 %) que les femmes (50,3 %) dans les laboratoires publics.
Evolution du nombre de sérologies positives de contôle de dépistage AgHBs et de l'indicateur de contrôle de positivité (ICP)
Nombre de sérologies de contrôle de dépistage AgHBs et indicateur de contrôle de positivité selon le sexe
Entre 2008 et 2010, le nombre de sérologies positives de contrôle a augmenté de 8,6 % chez les hommes et de 1,3 % chez les femmes (Tableau 2).
L'indicateur de contrôle de positivité (ICP), correspondant au nombre de sérologies de contrôle AgHBs positives rapporté à l'activité sérologique globale de l'AgHBs, est de 0,60 %. Il est 1,8 fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes (0,87 % et 0,49 %, respectivement).
*participation à tous les trimestres de la période
1/ Le total inclut le nombre de sérologies pour lesquels le sexe n'est pas renseigné
Figure 3
Evolution trimestrielle de l'indicateur de contrôle de positivité de l'AgHBs (ICP=n/N) selon le sexe pour les 148 laboratoires ayant participé en continu* à la surveillance du dépistage de l'hépatite B, réseau Rena-VHC/B, France, 2008-2010
1/ ICP = rapport entre le nombre de sérologies de contrôle AgHBs positives (n) et l'activité sérologique globale AgHBs (N) - *participation à tous les trimestres de la période.
L'indicateur de contrôle de positivité de l'AgHBs est toujours plus élevé chez les hommes que chez les femmes au cours de la période 2008-2010 (figure 3).
Nombre de sérologies positives de contrôle de dépistage de l'AgHBs et indicateur de contrôle de positivité selon le type de laboratoire
Le nombre annuel de sérologies de contrôle AgHBs positives a augmenté de 26,4 % dans les laboratoires privés et de 1,3 % dans les laboratoires publics entre 2008 et 2010 (tableau 3).
L'indicateur de contrôle de positivité est plus élevé dans les laboratoires publics que dans les laboratoires privés (0,72 % versus 0,33 %) de 2008 à 2010.
*participation à tous les trimestres de la période
L'indicateur de contrôle de positivité de l'AgHBs dans les laboratoires privés est annuellement stable entre 2008 et 2010 alors que l'activité sérologique globale de dépistage dans ces laboratoires a nettement augmenté (+21 %) durant cette même période (figure 4).
Figure 4
Evolution trimestrielle de l'indicateur de contrôle de positivité de l'AgHBs (ICP=n/N) selon le type de laboratoire pour les 148 laboratoires ayant participé en continu* à la surveillance du dépistage de l'hépatite B, réseau Rena-VHC/B, France, 2008-2010
1/ ICP = rapport entre le nombre de sérologies de contrôle AgHBs positives (n) et l'activité sérologique globale AgHBs (N) - *participation à tous les trimestres de la période.
Caractéristiques des personnes diagnostiquées positives pour l'AgHBs
Entre 2008 à 2010, 6 707 personnes diagnostiquées positives pour l'AgHBs au sein du réseau dont 60 % sont des hommes. L'âge médian des patients est de 36 ans, les hommes sont significativement plus âgés (âge médian : 38 ans) que les femmes (âge médian : 33 ans).
1/ Sd : déviation standard
2/ IQR : espace interquartile
* participation à tous les trimestres de la période
La proportion de femmes diagnostiquées positives pour l'AgHBs est plus élevée dans les laboratoires privés que dans les laboratoires publics (respectivement, 46 % et 38 %). Les hommes et les femmes diagnostiqués positifs pour l'AgHBs dans le secteur public et dans le secteur privé ne sont pas différents en termes d'âge (Tableau 4).
Distribution d'âge selon le sexe
Entre 2008 et 2010, la majorité des hommes diagnostiqués positifs pour l'AgHBs sont dans la classe d'âge des 30-39 ans (27,4 %) et des 20-29 ans (23 %), les 40-49 ans représentant 19,4 % d'entre eux, sans évolution marquée depuis 2008. Les classes d'âge prédominantes chez les femmes sont également les 30-39 ans (32 %) et, les 20-29 ans (30 %). Entre 2008 et 2010, on note une diminution de la proportion des femmes dans la classe d'âge des 20-29 ans passant de 33 % à 28 % de l'effectif.
Figure 5
Répartition annuelle par classes d'âge et par sexe des personnes diagnostiquées positives pour l'AgHBs (n=6 707) dans les 148 laboratoires ayant participé en continu* à la surveillance du dépistage de l'hépatite B, réseau RenaVHC/B, France, 2008-2010
*participation à tous les trimestres de la période.