Utilisation du Programme de médicalisation de systèmes d'information (PMSI) pour évaluer le fardeau en santé publique des hépatites chroniques dues au virus B et au virus C, France

Publié le 1 mars 2012
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction. Les hépatites chroniques (HC) B et C ont un impact important sur la morbidité et la mortalité. Si les groupes à risque sont connus, leur fardeau est plus difficile à appréhender. Nous avons, pour la première fois en France, utilisé les données du Programme médicalisé des systèmes d'information (PMSI) pour évaluer leur importance. Méthodes. Tout patient hospitalisé avec un diagnostic principal d'HCB ou HCC entre 2004 et 2009 a été inclus après chaînage de l'ensemble de ses séjours. L'analyse a porté sur les caractéristiques sociodémographiques, le décès, les diagnostics de complication (cirrhose, carcinome hépatocellulaire), les troubles psychiatriques, et les facteurs de risque de gravité (co-infection par le VIH, dépendance à l'alcool et aux substances psychoactives). Une analyse de la mortalité par le modèle de Cox chez les patients mono-infectés (par VHB ou VHC) a identifié les facteurs associés au décès lors du suivi jusqu'au 31 décembre 2009. Résultats. Nous avons identifié 43 592 patients atteints d'HC B ou C. La moitié avait plus d'une hospitalisation après le premier diagnostic d'HC et 1456 décès sont survenus au cours du suivi. En analyse univariée l'infection par le VHC augmentait significativement le risque de décès par rapport au VHB, de même que la résidence hors île-de-France, l'âge supérieur à 30 ans au diagnostic, les complications, les épisodes d'hospitalisation pour troubles psychiatriques ou pour dépendance et la co-infection par le VIH. En analyse multivariée tous ces facteurs demeuraient significativement associés au décès sauf le type d'hépatite. Discussion et conclusion. Cette analyse a été utile pour évaluer le fardeau lié aux HC. Nos résultats suggèrent que le pronostic vital ne serait pas différent selon le virus après ajustement. Si l'interprétation des résultats doit rester prudente du fait des limites et biais liés au PMSI, cette première tentative ouvre des perspectives pour son utilisation pour la surveillance épidémiologique des HC. (R.A.)

3e congrès national conjoint ADELF-EMOIS, Dijon, 12-13 mars 2012

Auteur : Gautier A, Nicolau J, Brouard C, Larsen C, Desenclos JC
Revue d'épidémiologie et de santé publique, 2012, vol. 60, n°. Suppl 1, p. S9