Représentations du traitement de l'hépatite C chez les usagers de drogues. Enquête InVS-ANRS Coquelicot, France, 2004-2007.

Publié le 19 mai 2009
Mis à jour le 6 septembre 2019

Contexte - En France, l'accès au traitement de l'hépatite C a longtemps été restreint pour les usagers de drogues (UD), mais il s'est amélioré ces dernières années. Entre 2004 et 2007, l'enquête Coquelicot a permis d'appréhender les représentations du traitement de l'hépatite C chez des usagers de drogues, en confrontant résultats quantitatifs et approche qualitative. Méthodes - L'enquête Coquelicot est une enquête épidémiologique transversale multivilles (Lille, Strasbourg, Paris, Bordeaux et Marseille) menée auprès de 1 462 usagers de drogues ayant sniffé ou injecté au moins une fois dans leur vie. Un volet socio-anthropologique complémentaire a été mené auprès de 99 usagers. Résultats - Quatre-vingt-douze pour cent des UD perçoivent l'hépatite C comme une maladie grave et 77 % sont conscients de l'existence de traitements efficaces. En revanche, 55 % pensent que ces traitements sont faciles d'accès pour les UD. Les difficultés d'accès au traitement sont expliquées par les craintes liées au traitement (54 %), des traits de personnalité stéréotypés accordés aux UD (45 %), les craintes liées aux examens préalables (33 %). L'attitude des médecins, la précarité des conditions de vie et le manque d'information sont évoqués par 20 % des UD. Discussion-conclusion - Le volet qualitatif de l'enquête illustre les difficultés de l'interaction médecin-patient et l'importance de la circulation d'informations négatives sur le traitement de l'hépatite C au sein de la population des UD. Les UD souhaiteraient la mise en place de structures favorisant la prise en charge conjointe de l'hépatite C, de l'addiction, et des traitements à seuil adapté. (R.A.)

Auteur : Jauffret Roustide M, Oudaya L, Rondy M, Le Strat Y, Couturier E, Emmanuelli J, Desenclos JC
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2009, n°. 20-21, p. 213-7