L'impact limité de la réduction des risques sur la transmission du VHC chez les usagers de drogues. L'exemple de l'étude ANRS-Coquelicot

Publié le 1 juillet 2006
Mis à jour le 6 septembre 2019

Position du problème : En France, une politique de réduction des risques a été mise en place à la fin des années 1980 afin de diminuer la prévalence des infections par le VIH et les hépatites chez les usagers de drogues (UD). L'enquête ANRS-Coquelicot a pour objectif de mesurer la prévalence du VIH et du VHC chez les UD et de comprendre les déterminants des pratiques à risque. Méthodes : Le recueil des données s'est déroulé en 2002 auprès de 166 UD recrutés dans l'ensemble du dispositif spécialisé en toxicomanie et de réduction des risques à Marseille. Les données déclaratives étaient comparées à des données biologiques (sang au doigt sur papier buvard). Résultats : La prévalence du VIH était de 22 % pour le déclaratif et le biologique. La prévalence du VHC était de 52 % en déclaratif et de 73 % en biologique. Globalement, 30 % des UD ignoraient leur séropositivité au VHC. Chez les moins de 30 ans, 44 % des UD étaient déjà contaminés par le VHC, ce qui laisse supposer des contaminations survenant dans les premières années de consommation. Conclusion : La politique de réduction des risques semble avoir eu un effet sur la diminution de la transmission du VIH chez les UD, mais semble de portée bien plus limitée sur le VHC.

Auteur : Jauffret Roustide M, Emmanuelli J, Desenclos JC
Revue d'épidémiologie et de santé publique, 2006, vol. 54, n°. HS1, p. 53-9