Hépatite aiguë A en France en 2006. Première année de surveillance par la déclaration obligatoire.

Publié le 17 juillet 2007
Mis à jour le 6 septembre 2019

En raison de son potentiel épidémique, de sa gravité potentielle chez l'adulte et de l'existence d'un vaccin efficace, l'hépatite A justifiait un système national de surveillance. En novembre 2005, l'hépatite A est devenue une maladie à déclaration obligatoire (DO) avec pour objectifs de détecter les cas groupés et d'estimer l'incidence. Les résultats de l'analyse des cas notifiés en 2006 sont présentés. Méthodes. Un cas est défini par la présence d'IgM anti-VHA dans le sérum et doit être notifié par le biologiste ou le médecin à la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass). La fiche DO recueille des informations socio-démographiques, cliniques et les expositions à risque (autres cas dans l'entourage, séjour hors métropole, consommation de fruits de mer). Les cas groupés sont investigués par la Ddass. Résultats. En 2006, 1 313 cas ont été notifiés soit un taux d'incidence de 2,15/100 000 habitants. La proportion d'hospitalisation augmentait avec l'âge (33 % < 16 ans à 50 % > 45 ans, p<10-3). Les principales expositions à risque étaient la présence de cas dans l'entourage (48 %) et le séjour hors métropole (41 %). Vingt-neuf pour cent des cas appartenaient à des épisodes de cas groupés. Les principaux épisodes investigués ont concerné les gens du voyage vivant dans des conditions sanitaires précaires ou les enfants en collectivités. Discussion. En 2006, l'incidence des cas notifiés en France correspond à un pays de basse endémicité. Ces résultats renforcent la nécessité de vacciner lors des voyages en zone d'endémie. Ils permettent également de discuter les orientations futures des recommandations (vaccination autour d'un cas dans une famille ou lors de cas groupés). (R.A.)

Auteur : Couturier E, Letort MJ, Roque AM, Dussaix E, Delarocque Astagneau E
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2007, n°. 29-30, p. 253-6