Les conséquences sanitaires de l'exposition environnementale à l'amiante. Une synthèse des études réalisées par l'InVS

Publié le 1 août 2009
Mis à jour le 6 septembre 2019

L'exposition environnementale à l'amiante, longtemps masquée par le problème de l'exposition professionnelle, a un impact sanitaire encore difficilement quantifiable, mais bien réel. L'Institut de veille sanitaire (InVS) a mené plusieurs études pour évaluer le risque et aider les décideurs à le gérer. L'amiante est un matériau fibreux naturel largement utilisé, notamment dans les secteurs du bâtiment, de l'automobile, du textile et des matières plastiques, jusqu'à son interdiction le 1er janvier 1997. Depuis cette interdiction générale, des décrets et des arrêtés plus particuliers ont été pris pour protéger les travailleurs et le public des risques sanitaires induits par l'amiante déjà en place, principalement dans les bâtiments. Encore aujourd'hui, du fait de l'intervalle de temps très long pour qu'un cancer associé à une exposition à l'amiante se déclare, l'exposition à l'amiante reste, de loin, la plus importante cause des cancers professionnels. On savait, dès le début du xxe siècle, que l'exposition professionnelle entraînait des fibroses du poumon ou asbestose. Ultérieurement, on a établi le rôle de l'amiante vis-à-vis de différentes pathologies : cancer du poumon et cancer de la plèvre ou mésothéliome, plaques pleurales et épaississements pleuraux ; d'autres localisations de cancer font également l'objet de soupçons. Les questions de santé publique liées à l'impact des expositions environnementales sont beaucoup plus récentes. Contrairement au cancer du poumon, le mésothéliome est une maladie très spécifique : on ne connaît pas d'autres facteurs de risque que l'exposition à l'amiante. C'est pourquoi il est retenu pour évaluer l'impact sanitaire de l'exposition à l'amiante. Cet impact ne se limite pas au mésothéliome : aujourd'hui, on estime que de 5 à 15 % des cancers du poumon chez l'homme en France seraient liés à l'amiante. Dans la grande majorité des cas de mésothéliome, on retrouve une exposition professionnelle (voir encadré ci-contre). Pour les autres cas, aucune explication liée à la profession n'a pu être apportée. On est alors conduit à faire l'hypothèse qu'il y a eu, à l'origine de ces cas, d'autres formes d'exposition à l'amiante. Quel est l'impact sanitaire de toutes ces formes d'exposition ? Pour répondre à cette question, cette synthèse présente les différents travaux menés par l'InVS. (R.A.)

Année de publication : 2009
Pages : 8 p.