Campus universitaire de Paris-Jussieu, France : un cluster de cinq cas de mésothéliome pleural.

Publié le 23 octobre 2007
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction - Cinq cas de mésothéliome pleural parmi le personnel du campus parisien de Jussieu ont été signalés à l'InVS, qui a cherché à évaluer la vraisemblance de l'induction de mésothéliomes par une exposition professionnelle passive à l'amiante due aux locaux de travail. Méthodes - L'estimation vie-entière de l'exposition à l'amiante des cas a été réalisée à partir de l'entretien des personnes ou de leurs proches pour les personnes décédées, à l'aide de questionnaires standardisés, expertisés par une hygiéniste industrielle. Résultats - Parmi les cinq personnes, nées entre 1934 et 1942, aucune exposition professionnelle active, domestique ou environnementale n'a pu être identifiée, excepté l'utilisation rare de produits de protection pour certains. Ces personnes ont travaillé sur le campus entre dix et trente-cinq ans, en tant qu'enseignant-chercheur dans les domaines de la volcanologie, physique, de la paléontologie ou des mathématiques. Elles étaient présentes lors de la construction du campus et elles ont fréquenté des lieux floqués à l'amiante. Les mésothéliomes pleuraux ont été diagnostiqués en 2001 ou 2002. Quatre avaient présenté des plaques pleurales. Conclusion - Ceci est, à notre connaissance, le premier rapport décrivant plusieurs cas de mésothéliome pleural parmi le personnel d'un campus universitaire floqué et n'ayant pas subi d'exposition active à l'amiante. Ces observations soulignent l'importance de l'impact sanitaire de la pollution passive à l'amiante des locaux de travail. (R.A)

Auteur : Buisson C, Pilorget C, Julliard S, Luce D, Goldberg M, Imbernon E
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2007, n°. 41-42, p. 631-3