Taux de participation au programme de dépistage organisé du cancer colorectal 2009-2010

Publié le 6 avril 2010

Le dépistage organisé du cancer colorectal a été généralisé à tout le territoire français en 2008. Le dépistage est coordonné au niveau local par une structure de gestion (une structure pour un ou plusieurs départements, au total 89 structures de gestion pour 99 départements). Les taux de participation, calculés pour les années 2009 et 2010, sont présentés dans ce document.

Matériel et méthodes

Numérateur

Le nombre de personnes dépistées (hommes et femmes) est fourni par les structures de gestion, selon un questionnaire annuel standardisé.

Dénominateurs du taux de participation

Au niveau national et à des fins de comparaison entre départements, les dénominateurs utilisés pour le calcul des taux de participation sont les données de population fournies par l'Insee (projections 2005-2030, hypothèse 1,8) calculés de manière identique sur tout le territoire.

De cette population, sont soustraites les personnes qui sont exclues du dépistage selon la formule :

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Le nombre de personnes dépistées au cours d'une année peut être influencé par les stratégies d'invitation, en particulier dans les premières années de mise en place du programme. Les taux calculés sur deux ans permettent de prendre en compte une période au cours de laquelle toute la population cible devrait avoir été invitée et ainsi, reflètent mieux la participation des personnes de la population cible.

Référentiels

Le référentiel européen préconise un taux de participation de la population cible supérieur ou égal à 45 %. Ce référentiel est celui de l'ensemble des pays européens ayant mis en place un programme de dépistage organisé.

Résultats

Sur la période 2009-2010, près de 17 millions de personnes de 50 à 74 ans ont été invitées à se faire dépister et 5,14 millions d'entre elles ont adhéré au programme.

Le taux de participation nationale au dépistage sur cette période est de 34,0 %. 

Ce taux est inférieur à l'objectif européen minimal acceptable de 45 % de participation et loin derrière le taux souhaitable de 65 %.

La participation est plus élevée chez les femmes (36,5 %) que chez les hommes (31,4 %).

La participation au dépistage organisé est inégale selon les régions et les départements : voir cartes et tableaux (pdf).

Le taux régional le plus élevé est enregistré pour la Bourgogne (52,4 %) et le plus faible pour La Réunion (23,5 %). Seuls huit départements (Ardennes, Côte-d'Or, Haut-Rhin, Indre-et-Loire, Isère, Loire-Atlantique, Lot-et-Garonne, Saône-et-Loire) atteignent ou dépassent le seuil minimal acceptable de 45 % de participation pour les années 2009 et 2010. Les taux les plus élevés sont observés pour la Côte-d'Or et la Saône-et-Loire (55 % de participation). Vingt départements ont des taux de participation entre 40 et 45 % et 18 départements ont des taux faibles inférieurs à 30 %. Le département de la Haute-Garonne se caractérise par le taux de participation au dépistage organisé le plus faible (16,4 %). Le taux de participation pour les 23 départements pilotes est de 36,5 %. Il est plus élevé que pour les départements non pilotes (33,0 %) mais reste sous l'objectif minimal de 45 %.

Le pourcentage de personnes exclues de ce programme (exclusions définitives pour raisons médicales ou temporaires suite à des résultats de coloscopie normaux) varie selon les départements de 2 % à près de 20 % : voir cartes et tableaux (pdf), reflétant certainement une grande disparité dans la documentation de ces exclusions entre départements. Le taux d'exclusions pour les 23 départements pilotes est de 12,4 %, supérieur au taux d'exclusions pour les autres départements (9,8 %). Cette différence peut être due en partie au fait que pour les départements ayant plusieurs années d'antériorité dans le programme, les exclusions temporaires ou définitives consécutives à des résultats de coloscopies sont plus nombreuses que pour les départements débutant dans le dépistage organisé du cancer colorectal.

Le pourcentage de tests positifs pour la France est de 2,7 % parmi les tests analysables, soit 136 251 tests positifs. Il est plus élevé chez les hommes (3,2 %) que chez les femmes (2,3 %). Les deux départements avec les taux les plus élevés sont l'Eure et les Deux-Sèvres (4,0 %) alors que la Haute-Garonne et la Saône-et-Loire présentent les taux de tests positifs les plus bas (1,7 %).

Conclusion

Au terme de la généralisation de ce programme de dépistage à l'ensemble du territoire national, la participation sur 2009- 2010 a été évaluée pour 95 départements qui avaient invité l'ensemble de leur population cible sur cette période. Le programme national se met en place en France et la participation devrait augmenter dans les années à venir.

Le plan cancer 2009- 2013 a d'ailleurs fait de l'augmentation de 15 % de la participation au dépistage organisé, une de ses ambitions phares. Cette augmentation devra être de 50 % dans les départements où ce taux est le plus faible grâce à des mesures ciblées qui seront particulièrement suivies par le comité de pilotage présidé par le directeur général de la santé.