L'absence de dépistage du cancer du col de l'utérus en fonction des caractéristiques migratoires chez les femmes de l'agglomération parisienne en 2010.

Publié le 17 janvier 2012
Mis à jour le 6 septembre 2019

Objectifs - L'objectif de cette étude était de comparer les pratiques de dépistage du cancer du col utérin par frottis (FCU) entre femmes françaises nées de deux parents français (FPF), françaises nées d'au moins un parent étranger (FPE), et étrangères dans l'agglomération parisienne. Méthodes - Il s'agit des données de la seconde vague d'enquête de la cohorte "Santé, inégalités, ruptures sociales" (SIRS), conduite en 2010 auprès d'un échantillon représentatif des adultes francophones de l'agglomération parisienne (1 724 femmes). Des modèles de régressions logistiques ont analysé les caractéristiques démographiques, socioéconomiques, d'insertion sociale et de santé associées à l'absence de FCU au cours de la vie. Résultats - Parmi les femmes âgées de 25 ans ou plus, 91,2 % avaient déjà eu au moins un FCU au cours de leur vie. Une fois ajusté sur l'âge, les femmes FPE avaient 2 fois plus de risque de n'avoir jamais été dépistées que les femmes FPF (OR=2,46 ; IC95 % [1,60-3,77]), et ce risque redoublait pour les femmes étrangères (OR=5,27 ; IC95 % [3,41-8,15]). La proportion de vie passée en France métropolitaine diminuait le risque de non dépistage pour les femmes étrangères, mais les différences entre les FPF et les FPE ou les étrangères persistaient, même lorsque toutes les autres caractéristiques étaient prises en compte. Conclusion - Des actions spécifiques doivent être entreprises pour réduire les inégalités relatives à l'immigration dans le domaine du dépistage du cancer du col utérin.(R.A.)

Auteur : Grillo F, Soler M, Chauvin P
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2012, n°. 2-3-4, p. 45-7