Risque résiduel de transmission du VIH, du VHC et du VHB par transfusion sanguine entre 1992 et 2002 en France et impact du dépistage génomique viral

Publié le 1 avril 2004
Mis à jour le 6 septembre 2019

L'évolution du risque résiduel viral lié aux produits sanguins labiles, est un indicateur important pour évaluer l'impact des mesures dédiées à l'amélioration de la sécurité transfusionnelle virale. L'évolution des différentes estimations du risque résiduel est analysée sur neuf périodes chevauchantes de trois ans, de 1992 à 2002. Ces estimations sont par ailleurs comparées aux résultats du dépistage génomique viral (DGV) mis en place pour le VIH-1 et le VHC en juillet 2001. Méthodes : Le risque résiduel étant principalement dû à l'existence de la fenêtre immunologiquement silencieuse qui sépare la date de la contamination de celle où apparaissent les marqueurs dépistés, il est estimé pour chacun des trois virus majeurs (VIH, VHB, VHC) par la multiplication du taux d'incidence (séroconversions observées chez les donneurs connus dans la période d'étude) par les durées respectives des fenêtres sérologiques. Les sept premières périodes d'étude ont uniquement pris en compte les données émanant du groupe de travail GATT de la SFTS (représentant plus de 50 % des dons collectés à l'échelon national) ; enfin les deux dernières ont englobé la totalité des dons. Résultats : Sur la période 2000-2002, les risques résiduels sans le DGV étaient estimés à 1/1 400 000 dons pour le VIH, 1/1 000 000 pour le VHC et 1/400 000 pour le VHB. Avec le DGV, le risque résiduel lié au VIH est réduit de près de moitié (1/2 500 000) et de près de sept fois pour le VHC (1/6 650 000). Sur les 4,9 millions de dons testés avec le DGV entre le 01/07/2001 et le 30/06/2003, deux dons VIH positifs et un don VHC positif ont été écartés grâce au DGV. Pour le VIH, le gain observé est en accord avec les prévisions ; en revanche, il se trouve en deçà des prévisions pour le VHC (4 dons en fenêtre sérologique prévus). Le risque résiduel global (VIH, VHC, VHB) sans DGV a chuté de 1/65 000 à 1/235 000 de 1992 à 2002. Depuis l'introduction du DGV, ce risque global est estimé à 1/325 000, soit 28 % de moins que sans DGV. Conclusion : Les résultats du DGV consolident la validité du modèle utilisé pour évaluer le risque résiduel viral transfusionnel. Cependant le gain attribuable au DGV est limité car le risque résiduel au moment de sa mise en place, était minime.

Auteur : Pillonel J, Laperche S
Transfusion clinique et biologique, 2004, vol. 11, n°. 2, p. 81-6