Usages de drogues à l'adolescence en Nouvelle-Calédonie.

Publié le 23 décembre 2008
Mis à jour le 11 juin 2019

À partir de plusieurs enquêtes menées en milieu scolaire au cours des années 2000 en Nouvelle-Calédonie et de l'enquête sur la santé et les consommations lors de l'appel de préparation à la défense (Escapad) réalisée conjointement en métropole et dans les DOM-COM par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), il est possible de brosser un portrait assez complet de la situation calédonienne en matière d'usage de produits psychoactifs et en particulier d'alcool, de tabac et de cannabis, ainsi que de produits particuliers tels que le kava à l'adolescence. Celle-ci apparaît globalement assez proche de la situation observée en France métropolitaine en ce qui concerne les consommations d'alcool et de cannabis des jeunes, avec 8 % d'usage régulier à la fin de l'adolescence pour chacun de ces produits. Si les niveaux d'usage de ces deux substances apparaissent légèrement en retrait, les usages à risque d'alcool s'avèrent quant à eux plus fréquents. Des différences entre filles et garçons amoindries du point de vue des usages à risque et une consommation importante par ailleurs assez féminine sont deux particularités de la Nouvelle-Calédonie, dont le profil de consommation est beaucoup plus proche de celui de la Polynésie française que de ceux des DOM. En revanche, le tabagisme quotidien, qui concerne 37 % des jeunes de 17 ans, se distingue par un niveau légèrement plus élevé, tandis que les niveaux de consommation d'autres drogues s'avèrent inférieurs à ceux observés en métropole. L'expérimentation de kava concerne quant à elle 11 % des élèves de 4ème, 19 % des élèves de 2nde et jusqu'à 38 % des élèves de Centres de formations d'apprentis (CFA), le niveau d'usage régulier atteignant 4 % dans ces formations par l'apprentissage. Globalement, ces résultats masquent bien sûr d'importantes disparités entre des populations d'appartenances ethniques et culturelles différentes, dont les modes de vie et en particulier d'alcoolisation sont très divers.[résumé auteur]

Auteur : BECK F., Legleye S., Michel C., Spilka S., Laumond S., Karila L., Le nezet O.
Alcoologie et addictologie, 2008, vol. 30, n°. 4, p. 355-365