Signalement de cancers dans les locaux d'un bâtiment de l'Université de Rennes. Bilan d'étape, avril 2009

Publié le 1 novembre 2009
Mis à jour le 5 juin 2019

Suite au signalement par la médecine du travail de la survenue d'un nombre perçu comme anormalement élevé de cancers, au sein d'un bâtiment comportant deux laboratoires de recherche de l'Université Rennes 1, la Cire Ouest a mis en place une investigation épidémiologique. L'objectif était de valider le signal et de rechercher des caractéristiques communes aux cas susceptibles d'expliquer ce regroupement. Huit cancers du sein, trois lymphomes malins non hodgkiniens et une leucémie lymphoïde chronique sont survenus en huit ans parmi les 97 femmes d'un bâtiment, soit respectivement 7 fois plus de cancers du sein et 22 fois plus de LMNH qu'attendus en population générale. Une recherche des facteurs de risque connus des pathologies signalées a été réalisée. Une liste de l'ensemble des produits potentiellement manipulés avec recherche de leur niveau de cancérogénicité a été réalisée. Les manipulations ou contacts des cas avec ces produits ont été recensés. Aucune des femmes avec un cancer n'a manipulé ou eu connaissance de contacts avec des cancérigènes connus pour son cancer. Les doses cumulées de rayonnements ionisants des femmes ayant porté un dosimètre étaient inférieures à la dose moyenne annuelle française de radioactivité naturelle. Avant d'envisager la reconstitution de la cohorte de l'ensemble des personnes ayant travaillé dans ce bâtiment, sa faisabilité devra être explorée et ses objectifs précisés. Les recommandations émises visent à sécuriser les pratiques professionnelles, à mettre en place un système permettant à l'avenir de reconstituer les historiques d'exposition des employés, et à continuer à relever et à documenter les nouveaux cas de cancers incidents parmi ces personnels. (R.A.)

Auteur : Gagniere B, Buisson C
Année de publication : 2009
Pages : 16 p.