Regards sur les addictions des jeunes en France.

Publié le 1 janvier 2010
Mis à jour le 22 mai 2019

Les usages de drogues ont longtemps été un objet relativement délaissé par les sciences sociales en France. Cet article se propose à la fois de resituer la mise en place de la construction d'un savoir sociologique sur le thème des addictions en prenant pour point d'entrée les usages des jeunes et de rendre compte des principales connaissances acquises par le biais de ces travaux. Si les jeunes ont cristallisé une grande part des inquiétudes liées aux drogues dans les instances politiques et les médias, et ont fait l'objet des premières études sociologiques, ils ont perdu cette place centrale dans les enquêtes en sciences sociales, alors principalement ethnologiques, jusqu'à la fin des années 1990, au profit de populations identifiées comme toxicomanes. Les jeunes sont redevenus un objet d'analyse spécifique depuis les années 2000, à la faveur du développement d'enquêtes quantitatives, représentatives de la population adolescente. Ces adaptations se sont faites au gré de l'évolution des représentations du jeune usager de drogues mais aussi grâce à l'appropriation par les sociologues de méthodes et d'outils jusqu'alors détenus par les épidémiologistes. Les résultats de ces enquêtes et le recours à la sociologie quantitative ont contribué à influencer les politiques publiques et à introduire un regard différent, plus distancié et moins moralisateur sur les pratiques addictives des jeunes. [résumé auteur]

Auteur : Beck François
Sociologie, 2010, vol. 1, n°. 4, p. 517-535