Pratiques des médecins du travail face aux addictions. Premiers résultats.

Publié le 7 mars 2011
Mis à jour le 11 juin 2019

Objectif : l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, l'Institut national de recherche et de sécurité et la Société de médecine du travail de l'ouest Ile-de-France ont entrepris de mener une étude sur l'implication des médecins du travail dans le champ des addictions. Méthodologie : il s'agit d'une enquête téléphonique auprès de 750 médecins du travail tirés aléatoirement du fichier Cegedim, suivant un échantillon représentatif stratifié de 150 médecins par mode d'exercice. Résultats : les médecins du travail s'investissent dans la prévention des addictions, mais secondairement par rapport aux priorités de santé au travail. Les problématiques liées à l'alcool sont celles auxquelles ils sont le plus souvent confrontés. Ils semblent avoir une bonne connaissance de leurs salariés sans pour autant renseigner systématiquement le dossier médical. Les tests de repérage sont peu utilisés et ils se montrent prudents sur l'utilisation des tests de dépistage biologique. Ils associent fréquemment le médecin généraliste dans la prise en charge des problèmes d'alcool et de drogues (autres que cannabis) ; près de la moitié déclare travailler avec au moins un type de réseau spécialisé en addictologie. Discussion : les pratiques des médecins du travail gagneraient à renseigner plus systématiquement le dossier médical des patients, à un meilleur usage des tests de repérage et à une plus grande familiarisation avec les interventions brèves. Les formations en addictologie semblent soutenir le sentiment d'efficacité des médecin. [résumé auteur]

Auteur : Ménard Colette, Durand Eric, Demortière Gérald, Bled Jean-Jacques, Beck François
Alcoologie et addictologie, 2011, vol. 33, n°. 1, p. 17-24